La Russie envisage l'envoi d'un vaisseau de sauvetage pour l'équipage de l'ISS
La Russie évaluait jeudi l'aptitude au vol de son vaisseau arrimé à la Station spatiale internationale (ISS), après une impressionnante fuite survenue la semaine dernière, et envisageait une mission de sauvetage pour les membres d'équipage bloqués.
La fuite du liquide de refroidissement du vaisseau spatial Soyouz MS-22 dans l'espace avait débuté le 14 décembre. Sur des images retransmises par la Nasa, on pouvait ainsi clairement voir un jet de particules s'échapper de l'arrière du véhicule.
Les dégâts sont en cours d'évaluation, a déclaré Sergueï Krikaliov, le directeur des vols habités de l'agence spatiale russe Roscosmos, lors d'un point de presse organisé jeudi par l'agence spatiale américaine.
Si une analyse thermique -- qui évalue la température à l'intérieur de la cabine -- conclut que le vaisseau spatial MS-22 est inapte à accueillir un équipage, le lancement d'une autre capsule Soyouz prévu à la mi-mars depuis le cosmodrome de Baïkonour, la base de lancement russe située au Kazakhstan, pourrait être avancé et la capsule rejoindrait l'ISS sans équipage, a-t-il indiqué.
"Ils envisagent d'envoyer le prochain véhicule Soyouz fin février", a ajouté Joel Montalbano, responsable de l'ISS à la Nasa, qui participait également à l'appel.
Si cela arrivait, le vaisseau spatial endommagé retournerait sur Terre sans équipage.
Le vaisseau spatial Soyouz MS-22 a amené en septembre les deux cosmonautes russes Sergueï Prokopiev et Dmitri Peteline, ainsi que l'astronaute américain Frank Rubio.
Il y a actuellement sept personnes à bord de l'ISS, mais si le vaisseau MS-22 était jugé inapte, cela signifierait également que la station spatiale disposerait d'un unique véhicule de sauvetage, capable de transporter seulement quatre personnes, au cas où il faudrait l'évacuer.
La Russe Anna Kikina, les Américains Nicole Mann et Josh Cassada et le Japonais Koichi Wakata sont arrivés à bord d'une capsule Dragon de l'entreprise américaine SpaceX en octobre.
Des travaux supplémentaires sont encore nécessaires pour déterminer si le problème a été causé par des petites météorites d'origine naturelle, des débris artificiels en orbite ou une défaillance matérielle, a-t-il ajouté.
L'ISS constitue l'un des rares champs de coopération encore en cours entre Moscou et Washington depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, déclenchée le 24 février, et les sanctions occidentales qui ont suivi.
La Station spatiale internationale a été lancée en 1998 à une époque de coopération américano-russe, après la course à l'espace à laquelle les deux pays s'étaient livrés pendant la Guerre froide.
I.Saccomanno--PV