Violences en marge de la manifestation en hommage aux Kurdes tués à Paris, 11 interpellations
Onze personnes ont été interpellées lors de heurts avec les forces de l'ordre en marge de la manifestation à Paris en hommage aux trois Kurdes tués la veille près d'un centre culturel kurde de la capitale, a annoncé le préfet de police de la capitale.
Ces personnes ont été arrêtées "essentiellement pour des dégradations", a indiqué sur BFMTV Laurent Nuñez.
Vers 13h00, une heure après le début du place de la République, des affrontements ont commencé sur le boulevard du Temple, à une centaine de mètres de là, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Tout serait parti d'une "provocation" commise par le chauffeur d'une camionnette, également aperçue par l'AFP, a commenté le préfet de police, sans plus de détails à ce stade.
Au moins quatre voitures ont été renversées, dont au moins une incendiée, et des poubelles brûlées.
- Tensions -
Quelques dizaines de personnes ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. "Vive la résistance du peuple kurde", ont crié plusieurs manifestants.
Le cortège, fort de plusieurs milliers de personnes à l'origine, s'est scindé en deux en raison de ces tensions et seuls quelques centaines de manifestants sont parvenus à rejoindre peu après 14h00 la place de la Bastille, point d'arrivée du cortège.
Dans la foule, de nombreux manifestants agitaient des drapeaux du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ou à l'effigie de trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 à Paris.
"Ce qu'on ressent, c'est de la peine et de l'incompréhension parce que ce n'est pas la première fois que ça arrive", a déclaré à l'AFP Esra, une étudiante de 23 ans qui n'a pas souhaité donné son patronyme.
Plusieurs manifestants ont dénoncé auprès de l'AFP une "injustice" et un acte "terroriste" et "politique".
Le suspect, de nationalité française et âgé de 69 ans, qui avait déjà commis des violences avec arme par le passé, a indiqué lors de son interpellation avoir agi parce qu'il était "raciste".
"Nul doute pour nous que ce sont des assassinats politiques. Le fait que nos associations soient prises pour cible relève d'un caractère terroriste et politique", a affirmé à l'issue de la rencontre Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDKF), qui a regretté un "manque sur le plan sécuritaire".
Quelque 1.500 personnes se sont aussi rassemblées samedi après-midi dans le centre de Marseille à l'appel de l'association de défense des droits des Kurdes Solidarité et Liberté. Des poubelles, des palettes et deux véhicules de police ont été incendiés lors de la dispersion, a constaté un journaliste de l'AFP. A Bordeaux, 150 personnes se sont rassemblées dans le calme dans le centre ville.
Le suspect, dont la garde à vue a été prolongée samedi, est soupçonné d'avoir ouvert le feu vendredi rue d'Enghien à Paris, dans le Xe arrondissement, tuant trois Kurdes et blessant trois autres personnes à proximité d'un centre culturel kurde.
Dans les minutes qui ont suivi l'attaque, les Kurdes de France ont évoqué un acte "terroriste" et mis en cause la Turquie.
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A.Tucciarone--PV