Pallade Veneta - Nicolas Zepeda rejugé en appel pour la mort de Narumi Kurosaki

Nicolas Zepeda rejugé en appel pour la mort de Narumi Kurosaki


Nicolas Zepeda rejugé en appel pour la mort de Narumi Kurosaki
Nicolas Zepeda rejugé en appel pour la mort de Narumi Kurosaki / Photo: PATRICK HERTZOG - AFP

Il a clamé son innocence en première instance malgré de lourdes charges: condamné à 28 ans de réclusion, le Chilien Nicolas Zepeda est rejugé à partir de mardi à Vesoul pour la mort de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki.

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Pas moins de 31 médias, dont des chiliens et des japonais, sont accrédités pour suivre ce procès hors norme devant la cour d'assises d'appel de la Haute-Saône, qui va donner à 09H00 le coup d'envoi de deux semaines de débats.

Le verdict est attendu au plus tard le 8 mars.

Jugé pour l'assassinat en 2016 de son ancienne petite amie, l'étudiante japonaise Narumi Kurosaki, Nicolas Zepeda, 32 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

En avril dernier, les assises du Doubs l'avaient condamné à 28 ans de réclusion. M. Zepeda a fait appel de ce verdict et est donc présumé innocent.

La position qu'il compte adopter lors de ce second procès est à ce stade la principale inconnue. Se dira-t-il toujours innocent? Ou livrera-t-il une autre version des faits?

- "Hurlements" -

Ses premières déclarations, attendues en fin de matinée, sont très attendues.

Son nouvel avocat, Antoine Vey, entretient en tout cas le mystère: sollicité par plusieurs médias, dont l'AFP, il n'a pas souhaité communiquer en amont.

S'interrogeant sur un "coup de bluff stratégique" ou sur une "vraie scission avec son client et ses proches", le quotidien régional L'Est Républicain indiquait lundi soir sur son site que, "selon (ses) information, Me Vey aurait tout récemment fait part de son intention de claquer la porte" et de ne plus défendre M. Zepeda.

Interrogé par l'AFP, le cabinet de ce ténor parisien n'a pas souhaité faire de commentaires.

Me Vey succède à une autre avocate chevronnée, Jacqueline Laffont, qui avait selon ses propres termes terminé le premier procès "très éprouvée".

Lors d'une audience à haute tension, alors que son client était accablé par les éléments du dossier, elle avait semblé lui tendre la main pour d'hypothétiques aveux.

Mais Nicolas Zepeda était resté rivé à la position qui est la sienne depuis le début: il n'a rien à voir avec la disparition ou la mort de Narumi.

Arrivée à Besançon à l'été 2016 pour y apprendre le français, cette dernière avait rompu avec lui après l'avoir rencontré lorsqu'ils étudiaient au Japon.

Sans la prévenir, l'amoureux éconduit était venu la retrouver à Besançon et avait passé avec elle la nuit du 4 au 5 décembre 2016.

Cette nuit-là, dans la résidence universitaire, des témoins disent avoir entendu des "hurlements de terreur" et un bruit sourd "comme si on frappait". Depuis, plus personne n'a revu Narumi.

Son corps n'a jamais été retrouvé.

- "Chancelant" -

Dans ses réquisitions de première instance, l'avocat général Etienne Manteaux, de nouveau en charge de l'accusation à Vesoul, avait pointé un faisceau de preuves "rarissime" (témoignages, téléphonie, géolocalisation de la voiture louée par l'accusé...).

Pour le magistrat, le Chilien n'a pas supporté la rupture imposée par Narumi, il l'a étouffée ou étranglée avant d'immerger son corps dans le Doubs, près de Dole (Jura). Un crime prémédité selon M. Manteaux, qui avait requis la perpétuité.

Du côté des parties civiles, des proches de Narumi feront le déplacement depuis le Japon. Le compagnon de la jeune femme lors de sa disparition sera également présent.

"Je garde l'espoir d'un aveu", a déclaré à l'AFP l'avocat de ce dernier, Randall Schwerdorffer, qui se souvient d'un accusé plusieurs fois "chancelant" en première instance.

P.Colombo--PV