Pallade Veneta - Retraites: grève durcie dans l'énergie, mais en deçà des records à la SNCF et chez les enseignants

Retraites: grève durcie dans l'énergie, mais en deçà des records à la SNCF et chez les enseignants


Retraites: grève durcie dans l'énergie, mais en deçà des records à la SNCF et chez les enseignants

Les blocages se sont durcis mardi dans les raffineries, les centrales ou les sites gaziers, accompagnés de quelques coupures électriques sauvages, pour la 6e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, tandis que les taux de grévistes restaient inférieurs au record du 19 janvier chez les cheminots et les enseignants.

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Voici le point sur les perturbations, secteur par secteur, avant d'éventuelles reconductions tandis que la RATP prévoit une amélioration du trafic RER et autobus mercredi.

Energie et industrie

La CGT a revendiqué mardi après-midi avoir la main sur 21.000 mégawatts (MW) de production électrique chez EDF, où près de la moitié des salariés étaient en grève.

Les grévistes étaient responsables d'une baisse de production de quelque 13.000 MW sur les centrales thermiques et nucléaires, un niveau "historique" selon le syndicat, équivalent à une douzaine de réacteurs, et bloquaient 8.000 MW de puissance disponible sur les barrages.

Des grévistes ont procédé à des coupures sauvages à Annonay (Ardèche), fief du ministre du travail Olivier Dussopt, ainsi qu'autour de Boulogne-sur-Mer et à Périgueux, contraignant le tribunal judiciaire à interrompre ses audiences. Enedis a annoncé qu'il allait porter plainte.

Un blocage pourrait entraîner des retards dans la maintenance de centrales nucléaires: celui du site de Velaines (Meuse), où sont stockées des pièces.

Des barrages ont aussi été érigés dans plusieurs zones industrielles, à Lesquin près de Lille, à Boulogne-sur-Mer, à Valenciennes ou à Amiens, bloquant ou filtrant les camions.

Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi à la sortie des sept raffineries de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), a affirmé le syndicat CGT-Chimie.

Si ces blocages se poursuivaient, ils pourraient mener à l'arrêt des raffineries, faute de place pour stocker le carburant produit, puis à des pénuries dans les stations-service, même si les professionnels estimaient mardi ce scénario encore peu probable.

Dans le gaz, les quatre terminaux portuaires, permettant d'importer du gaz naturel liquéfié sont bloqués, et l'ensemble des sites de stockages perturbés, mais sans mise à l'arrêt, selon des sources concordantes. Le mouvement s'est durci à Chémery (Loir-et-Cher), le plus grand stockage de gaz d'Europe, où les grévistes ont fermé des puits hors procédure.

Chez Engie, environ 40% des salariés concernés par la suppression des régimes spéciaux étaient en grève, selon le groupe.

De nombreux sites étaient également à l'arrêt dans la chimie, chez Arkema à Pierre-Bénite (Rhône), La Jarrie (Isère) et Saint-Auban (Alpes de Haute-Provence).

A Air Liquide, la CGT a revendiqué le "blocage" des sites à Feyzin et à Saint-Priest (Rhône).

Transports

Fait nouveau dans la mobilisation, de nombreuses actions de blocages, barrages filtrants et opérations escargot ont été menées mardi matin, autour de Rennes (Ille-et-Vilaine), Perpignan (Pyrénées-Orientales), Miramas (Bouches-du-Rhône), Poitiers (Vienne) ou La Rochelle (Charente-Maritime).

A la SNCF, on ne comptait mardi que 20% des trains sur les grandes lignes et les lignes régionales. Une légère amélioration - un tiers des trains - est prévue mercredi et un trafic toujours perturbé jeudi.

Le taux de grévistes atteignait 39% à midi, selon une source syndicale à l'AFP, soit moins que le 19 janvier (46,3%), première journée de mobilisation.

En Ile-de-France, sur le réseau SNCF, entre un train sur trois et un sur cinq circulaient.

A Paris, le trafic RATP était normal sur les deux lignes automatisées mais fortement perturbé voire à l'arrêt sur les autres.

La Régie prévoit toutefois une amélioration mercredi dans le RER et un trafic quasi normal pour les autobus et les tramways.

A Lille, à Marseille, la plupart des bus ne circulaient pas. A Bordeaux, le trafic était peu perturbé avec 21% de grévistes.

Dans les aéroports, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols mardi et mercredi, de 20% à Paris-Charles-de-Gaulle et de 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.

L'aéroport de Dinard a dû fermer mardi, ainsi que celui de Tarbes, jusqu'à 20h00. Celui de Montpellier devait l'être de 19h00 à 7h00 mercredi, de même pour Biarritz mercredi de 6h30 à 8h00.

La circulation sur le Rhin était également à l’arrêt en raison des blocages de plusieurs écluses.

Education

Un tiers des enseignants étaient en grève selon le ministère, contre 42,35% dans le primaire et 34,66% dans le secondaire le 19 janvier.

Des chiffres bien en-deça de ceux des syndicats: au moins 60% de grévistes dans le premier et le second degré, selon le Snuipp-FSU et Snes-FSU, mais toujours en deça des records du 19 janvier.

Huit établissements scolaires ont été bloqués à Rennes, ainsi que l'université de Rennes 2 et plusieurs bâtiments de celle de Strasbourg. A Pau, une trentaine d'étudiants de l'université ont bloqué des entrées et mis en place des barrages filtrants.

Fonction publique

La mobilisation a connu un net regain dans la fonction publique d'Etat, avec un quart de grévistes sur les 2,5 millions d'agents à la mi-journée, selon le gouvernement, contre moins de 5% le 16 février.

Dans la fonction publique territoriale, la mobilisation concernait 11% des 2 millions d'agents. A l'hôpital, 9,4% des 1,2 million d'agents étaient aussi en grève, selon les chiffres du gouvernement, supérieurs encore à ceux du 16 février.

A Tourcoing (Nord), des policiers hors service ont également bloqué l'accès à l’hôtel de police.

Déchets

A Paris, les trois incinérateurs de déchets étaient inopérants mardi.

La collecte des ordures était bloquée dans les dix arrondissements sous régie municipale et "plusieurs milliers de tonnes d’ordures ménagères" n'ont pas été collectées, ont indiqué deux syndicalistes CGT mardi matin.

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R.Lagomarsino--PV