Pallade Veneta - Crise diplomatique entre Quito et Buenos Aires après la fuite d'une ex-ministre équatorienne

Crise diplomatique entre Quito et Buenos Aires après la fuite d'une ex-ministre équatorienne


Crise diplomatique entre Quito et Buenos Aires après la fuite d'une ex-ministre équatorienne
Crise diplomatique entre Quito et Buenos Aires après la fuite d'une ex-ministre équatorienne / Photo: - - Ecuador's Foreign Ministry/AFP

Une crise diplomatique a éclaté entre l'Equateur et l'Argentine mardi, après la fuite au Venezuela d'une ancienne ministre équatorienne condamnée pour corruption qui s'est échappée de l'ambassade argentine à Quito où elle s'était réfugiée depuis plus de deux ans.

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L'Equateur a déclaré "persona non grata" l'ambassadeur d'Argentine à Quito, Gabriel Fuks, et a rappelé pour consultations son ambassadeur à Buenos Aires, Xavier Monge, a annoncé lors d'une conférence de presse le chef de la diplomatie équatorienne Juan Carlos Holguin.

L'Argentine a par la suite annoncé qu'elle rappelait également son ambassadeur en Equateur.

L'ancienne ministre équatorienne des Transports et des Travaux publics, Maria de los Angeles Duarte Pesantes, "s'est présentée à l'ambassade d'Argentine à Caracas" mardi, sans préciser comment elle était arrivée là, avait annoncé plus tôt le ministère des Affaires étrangères argentin.

Le gouvernement équatorien avait rapporté lundi dans un communiqué que l'ancienne ministre avait pris la fuite, exhortant l'Argentine à fournir des explications. Le rappel de l'ambassadeur à Buenos Aires est dû aux "inconsistances" dans ces explications, a déclaré M. Holguin.

- "Echappée" de l'ambassade -

Le ministre argentin des Affaires étrangères, Santiago Cafiero, a pour sa part affirmé que Mme Duarte Pesantes s'était "échappée" de l'ambassade "sans que le personnel en ait connaissance".

L'ancienne ministre s'était réfugiée avec son fils mineur dans l'ambassade argentine à Quito en août 2020, après avoir été condamnée à huit ans de prison pour corruption par la justice équatorienne.

Elle avait été condamnée, au même titre que l'ex-président équatorien Rafael Correa (2007-2017) -- en exil en Belgique -- et d'autres anciens responsables gouvernementaux, pour son rôle dans un montage de près de 7,6 millions de dollars en pots-de-vin en échange de contrats avec l'Etat, selon le bureau du procureur.

En décembre 2022, l'Equateur a refusé d'accorder un sauf-conduit à l'ex-ministre qui lui aurait permis de quitter le pays et de rejoindre l'Argentine, où l'asile lui a été octroyé.

"Le gouvernement argentin a été surpris et profondément attristé par la décision du gouvernement équatorien d'aggraver le désaccord existant sur la situation de Maria de los Angeles Duarte au point de nuire aux relations bilatérales", a réagi mardi soir le ministère argentin des Affaires étrangères.

"Il n'existe aucune norme internationale qui obligeait les autorités diplomatiques argentines à exercer une garde sur Duarte. Cette situation temporaire ne changera rien à notre profonde appréciation du peuple équatorien", a poursuivi le ministère argentin.

"Regrettant donc la décision incompréhensible du gouvernement équatorien de demander le retrait d'Equateur de l'ambassadeur Gabriel Fuks, il a été décidé d'adopter la même situation de notre côté en ce qui concerne l'ambassadeur équatorien en Argentine", a-t-il ajouté.

L'ex-président socialiste Rafael Correa et ses collaborateurs de l'époque rejettent unanimement les décisions de la justice équatorienne et affirment, de leur côté, être l'objet d'une persécution politique.

Le ministère argentin a précisé que Mme Duarte "a manifesté ne pas avoir l'intention de se rendre en Argentine à court terme".

H.Lagomarsino--PV