Incendie de Notre-Dame: l'Etat investit 220 millions d'euros pour les cathédrales
L'Etat français aura investi 220 millions d'euros d'ici fin 2023 pour restaurer et sécuriser les 87 cathédrales lui appartenant, a indiqué la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak mardi, quatre ans après l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris.
L'incendie du 15 avril 2019 "a été un tel choc, que ça a permis au ministère de la Culture de renforcer de manière drastique et très ambitieuse la sécurisation des cathédrales", a déclaré Mme Abdul-Malak, en visite à la cathédrale d'Amiens.
"Il y a face à nous 800 ans d'histoire, on a la responsabilité de transmettre cela aux futures générations", a-t-elle ajouté, soulignant "la prise de conscience collective que, même à notre époque, une cathédrale peut brûler".
Elle a annoncé l'accélération d'un "plan sécurité cathédrale" lancé après l'incendie de l'édifice parisien, visant à protéger non plus seulement les personnes mais aussi "les bâtiments et les œuvres qu'ils contiennent".
L'Etat a consacré plus de 167 millions d'euros aux cathédrales en 2021 et 2022, "dont 25 millions d'euros pour la sécurisation", selon le ministère.
Ce chantier sera "amplifié" avec la mobilisation en 2023 de 52 millions d'euros pour les cathédrales - hors Notre-Dame de Paris-, 12 millions pour la sécurité incendie et 40 millions pour des travaux de restauration.
Si la cathédrale d'Amiens peut se prévaloir d'un niveau de sécurité "élevé", comme une vingtaine d'autres, tandis que 62 sont au niveau "réglementaire", trois autres cathédrales "ont encore besoin d'efforts particuliers" sur la sécurité, à Bayonne, Rennes et Aire-sur-l'Adour dans les Landes, a détaillé la ministre.
Leur mise aux normes d'ici fin 2023 est une "priorité", a-t-elle insisté.
Généralisation des caméras thermiques, cloisonnement des combles pour ralentir toute propagation d'incendie, retrait d'installations électriques non nécessaires, colonnes sèches pour faciliter l'intervention des pompiers: les mesures de sécurité sont mises en œuvre par les directions régionales des affaires culturelles.
Et 66 cathédrales sont désormais dotées de plans d'évacuation des œuvres en cas de sinistre, contre 13 en 2019.
"Nous avons fait plus en trois ans, que sur les trente années précédentes!" a assuré la ministre.
"C'est rassurant de voir que l'Etat prend soin de ces lieux," a estimé le recteur de la cathédrale d'Amiens, Régis Evain, rappelant qu'avec 800.000 visiteurs par an, l'édifice était le monument le plus visité de la ville.
Outre la sécurisation, des chantiers sont aussi en cours pour restaurer les édifices, avec notamment la réfection des toitures en plomb des cathédrales de Clermont-Ferrand et Beauvais, un ravalement intérieur à Cambrai et des travaux sur le grand orgue d'Amiens.
Notre-Dame de Paris, dont le chantier, financé par des dons, mobilise 500 personnes chaque jour, devrait elle retrouver sa célèbre flèche avant la fin de l'année pour une probable réouverture fin 2024, avait par ailleurs réaffirmé la ministre dans un entretien mis en ligne dimanche soir par le journal La Croix.
S.Urciuoli--PV