Caddie: encore dix jours pour échapper à la liquidation
L'emblématique fabricant de chariots de supermarché Caddie a obtenu mardi un nouveau délai de dix jours auprès du tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin) pour trouver les financements nécessaires qui lui éviteraient la liquidation judiciaire.
"Le tribunal a décidé d'un report au vendredi 11 mars, tout le monde est encore dans l'espoir de trouver une solution, mais il faut maintenant que cette solution vienne, on ne peut pas continuer éternellement de renvoi en renvoi", a déclaré à l'AFP Me Claude-Maxime Weil, l'un des administrateurs judiciaires de l'entreprise, à l'issue d'une audience de la chambre commerciale du tribunal.
"Les salaires de février ont été payés, les fournisseurs sont payés, mais il n'y a toujours pas d'activité bénéficiaire, cela ne peut pas durer encore longtemps", même si "le nom Caddie fait rêver", a considéré Me Weil.
En redressement judiciaire depuis janvier, à la suite d'une cessation de paiements, l'entreprise alsacienne de 139 salariés fait l'objet d'une seule offre de reprise de la part de son actuel patron, Stéphane Dedieu, présentée conjointement avec le distributeur italien de la marque et un investisseur allemand. Cette offre prévoit de conserver 111 emplois.
L'unique site de production se trouve à Dettwiller (Bas-Rhin).
"Mais il manque un prêt pour être sûr que nous sommes bien financés et qu'on repart sur un projet pérenne, qui fonctionne durablement", a expliqué M. Dedieu, qui chiffre à 2,5 millions d'euros les fonds à trouver.
Le conflit en Ukraine et ses possibles répercussions sur le prix des matières premières, notamment l'acier, et les prix de l'énergie "compliquent un peu cette reprise", a relevé celui qui avait repris l'entreprise en 2014 après un précédent redressement judiciaire.
Thierry Carl, secrétaire adjoint CFTC du CSE et représentant des salariés dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire, "espère que ce nouveau délai permettra à M. Dedieu de trouver des financements", car "ce serait une aberration complète de tout arrêter". "Mais pour les salariés, (cette incertitude) est très difficile à vivre", a-t-il souligné.
Pour continuer à faire tourner son usine et payer les salaires, Caddie, détenue depuis 2018 à 70% par le polonais Damix, a bénéficié d'un prêt public exceptionnel de 400.000 euros de l'Etat et la région Grand Est.
Nom déposé en 1959, Caddie, dont les origines industrielles et alsaciennes remontent à 1928, est devenu un nom commun avec l'essor de la société de consommation, indissociable en France du chariot métallique des grandes surfaces.
A.Graziadei--PV