Pallade Veneta - Go Sport: le tribunal se prépare à trancher pour le rachat

Go Sport: le tribunal se prépare à trancher pour le rachat


Go Sport: le tribunal se prépare à trancher pour le rachat
Go Sport: le tribunal se prépare à trancher pour le rachat / Photo: LOIC VENANCE - AFP/Archives

Le tribunal de commerce de Grenoble se penche mardi sur le rachat du groupe Go Sport, en redressement judiciaire depuis janvier, actuellement détenu par Hermione, People & Brands (HPB), une société de l'empire Ohayon.

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Une vingtaine d'offres de reprise ont été reçues par le tribunal, dans le cadre d'un plan de cession, alors que le propriétaire du distributeur d'article sportifs a renoncé dans la dernière ligne droite à présenter un plan de continuation.

Deux offres, en particulier, émergent parmi les candidats au rachat: celle du britannique Frasers face à celle d'Intersport France.

"Deux offres très sérieuses", avec "une casse sociale limitée", de l'avis de Christophe Lavalle, délégué Force ouvrière et membre du CSE de Go Sport, qui donne priorité à "la préservation du maximum des salariés".

Lundi après-midi, le représentant syndical s'est dit "très content" d'apprendre le retrait de la holding Hermione People & Brands qui a annoncé dans un communiqué n'avoir pas pu conclure ses discussions "avec un partenaire de l'univers du sport, fortement intéressé par (son) projet de continuation".

Ce désistement intervient alors que le groupe de l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon traverse une passe difficile.

Après la liquidation de l'enseigne Camaïeu (2.600 salariés) en septembre dernier, la holding de tête du groupe, la Financière immobilière bordelaise (FIB), s'est déclarée en cessation de paiement, l'enseigne Gap (350 salariés) récemment rachetée par Go Sport a été placée en redressement judiciaire et 25 magasins Galeries Lafayette ont été mis en procédure de sauvegarde.

"Ce monsieur ne sait pas gérer les affaires" et "n'a aucun respect pour les salariés de Go Sport", a déclaré Christophe Lavalle à l'AFP tout en se félicitant que "deux repreneurs très importants dans le monde du sport se battent" pour le groupe.

- Délibéré -

La surenchère est en effet montée entre les deux principaux candidats à la reprise, chacun améliorant son offre à la dernière minute, selon le dossier que l'AFP a pu consulter au greffe du tribunal.

Dans son offre finale, la filiale de Frasers, Sports Direct, s'engage à reprendre 75 magasins, au lieu de 74 initialement annoncés, et 136 des 227 salariés du siège, au lieu de 117 initialement repris. Dans les magasins, Sports Direct s'engage à reprendre 1.477 salariés, sur les 1.574 recensés.

Dans son offre, Sports Direct indique vouloir, "de manière raisonnée et progressive au cours des trois ou quatre prochaines années", faire passer les magasins Go Sport sous enseigne Sports Direct. Ombre au tableau, sa réputation a souvent été assombrie par ses pratiques sociales, qui ont fait l'objet de vives critiques par le passé, notamment sur les conditions de travail de ses salariés.

De son côté, Intersport France, qui avait présenté une première offre conjointement avec plusieurs entreprises, a également modifié son offre. Le candidat s'est désolidarisé de ses précédents partenaires B&M et Chaussea pour faire une proposition de reprise en joint-venture avec une société qatari, Al-Mana, selon le dossier consulté par l'AFP.

Intersport France propose désormais de reprendre 72 magasins, 1.446 salariés sur les 1.574 des magasins, et 185 salariés du siège (Groupe Go Sport).

D'autres repreneurs ont également candidaté, des entreprises locales, dont certaines franchisées sous l'enseigne Sport 2000, ou des groupes tels que Centrakor Stores, La Foir'Fouille ou même LIDL. Ils proposent des reprises partielles des actifs et des salariés de Go Sport.

Très inquiets pour leur avenir, les 2.200 salariés devront encore patienter avant de connaitre la décision du tribunal qui doit être mise en délibéré au terme des débats.

La société-mère Groupe Go Sport rassemble les activités du siège du distributeur, à Sassenage près de Grenoble, et 46 magasins en master franchise à l'international. Sa filiale Go Sport France réunit 82 magasins intégrés, 87 magasins franchisés (Go Sport et Endurance Shop) ainsi que la vente en ligne.

En termes de ventes, le Groupe Go Sport pèse un peu plus de 7 millions de chiffre d'affaires sur l'année 2021, et Go Sport France un peu plus de 350 millions d'euros, selon les chiffres des administrateurs judiciaires.

R.Zarlengo--PV