Explosions dans un commissariat au Pakistan: 12 morts, 50 blessés
Des explosions de munitions dues à un court-circuit lundi dans un commissariat de la police antiterroriste pakistanaise ont fait au moins 12 morts et 50 blessés, selon les autorités qui avaient dans un premier temps évoqué un attentat à la bombe.
Les explosions "à l'intérieur du commissariat" à Kabal, une ville de la vallée de Swat (nord-ouest), ont provoqué "l'effondrement total de l'édifice", selon Khalid Sohail, un responsable policier du département local de contre-terrorisme.
Le chef de la police de Swat, Shafi Ullah Gandapur, a précisé à des journalistes que les explosions avaient été provoquées par un court-circuit dans un sous-sol renfermant "des grenades et d'autres explosifs".
Un responsable policier, Akhtar Hayat, avait évoqué au préalable auprès de l'AFP l'explosion de "deux ou trois bombes". Selon lui, une "majorité des victimes sont des policiers".
Depuis le début de l'année, les talibans pakistanais avaient été associés à deux attentats contre d'importants postes de police.
- Cessez-le-feu précaire -
En janvier, un kamikaze s'était fait exploser dans une mosquée à l'intérieur d'un complexe de police de la ville de Peshawar, dans le nord-ouest du pays, tuant plus de 80 officiers alors que le bâtiment s'effondrait.
Le mois suivant, cinq personnes ont été tuées lorsqu'un commando du groupe TTP, fondé en 2007, a pris d'assaut un bâtiment de la police à Karachi, dans le sud du pays, provoquant une fusillade de plusieurs heures. Le TTP accuse les forces de l'ordre de se livrer à des exécutions extrajudiciaires.
Le Pakistan a connu une augmentation spectaculaire des attaques depuis que les talibans ont pris le contrôle en août de l'Afghanistan voisine.
Les militants pakistanais du TTP ont longtemps contrôlé des régions entières du nord-ouest du Pakistan, y compris la vallée de Swat. Ils avaient été ensuite mis en déroute par l'armée après une attaque en 2014 qui a tué près de 150 personnes, principalement des élèves.
C'est dans la vallée de Swat que Malala Yousafzai, alors âgée de 15 ans, a reçu une balle dans la tête tirée par le TTP en 2012 alors qu'elle plaidait pour l'éducation des filles, une campagne qui lui a valu plus tard le prix Nobel de la paix.
Un cessez-le-feu précaire de six mois entre le TTP et Islamabad a volé en éclats en novembre.
O.Mucciarone--PV