Signature d'un accord délimitant la frontière entre la France et les Pays-Bas aux Antilles
La France et les Pays-bas ont signé vendredi (samedi heure de Paris) un accord historique délimitant la frontière entre les deux pays sur l'île de Saint-Martin (Antilles), qui faisait l'objet de contestation à son extrémité orientale.
Cet accord a été signé pour la France par Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer, et pour les Pays-Bas par Silveria E. Jacobs, Première ministre du gouvernement autonome de Sint Maarten.
"Cet accord historique contribuera à faciliter le processus de reconstruction de l’île, très sévèrement touchée par l’ouragan Irma en 2017", selon le communiqué du ministère français de l'Intérieur.
Il précise "le tracé de la frontière en préservant le principe de libre circulation des biens et des personnes institué par les accords de Concordia du 23 mars 1648". Enfin, cet accord "instaure également une commission mixte de suivi chargée du suivi et de l’entretien de la frontière".
Selon la place Beauvau, il "illustre l’excellence des relations d’amitié unissant la France et les Pays-Bas, désireux de renforcer leur coopération confiante sur l’île de Saint-Martin, comme la volonté partagée du Conseil territorial de Saint-Martin et du gouvernement autonome de Sint Maarten de continuer à développer leurs liens étroits et leurs projets communs de coopération transfrontalière".
M. Darmanin est accompagné du ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco. Les deux membres du gouvernement doivent se rendre ensuite à Saint-Barthélémy, l'autre île du Nord des antilles françaises.
L'île de Saint-Martin est divisée en deux, avec au nord une collectivité d'outre-mer française et au sud un Etat dépendant du royaume des Pays-Bas, Sint Maarten. Rien ne matérialise cependant la frontière.
L'accord signé est censé clarifier la séparation à Oyster Pond, sur la côte est de l'île.
La marina de ce port de plaisance faisait l'objet d'un différend de souveraineté en raison de l'imprécision à cet endroit du tracé de la frontière lié au traité de Concordia, signé entre Français et Hollandais après le départ des Espagnols.
Malgré la création fin 2017 d'un comité de pilotage franco-néerlandais pour coordonner les efforts de reconstruction après le passage de l'ouragan Irma, des désaccords ont persisté sur la gestion de la baie.
La frontière traversera désormais "le milieu de l'étang, donnant ainsi une part égale de l'eau aux deux côtés", s'est réjouie la Première ministre de Sint Maarten, Silveria Jacobs.
L'accord "permettra de définir de manière précise et claire notre frontière" tout "en préservant la libre circulation établie par le traité de Concordia", s'est aussi félicité le président de la collectivité de Saint-Martin, Louis Mussington.
La résolution de ce conflit territorial "ouvrira la voie à une relance économique et urbanistique tant attendue" par les habitants de ce territoire au taux de pauvreté élevé, a-t-il estimé dans un communiqué.
U.Paccione--PV