Pallade Veneta - Vague de chaleur et incendies dans l'est du Canada

Vague de chaleur et incendies dans l'est du Canada


Vague de chaleur et incendies dans l'est du Canada
Vague de chaleur et incendies dans l'est du Canada / Photo: Handout - Nova Scotia Government/AFP

L'est du Canada suffoque jeudi en raison d'une vague de chaleur extrême, faisant craindre un regain des feux de forêt qui ravagent le pays, déjà confronté à une année "sans précédent".

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Au total, plus de 210 feux sont actifs actuellement dans le pays, dont 82 hors de contrôle. Et plus de 2,7 millions d'hectares ont déjà brûlé en 2023, soit huit fois plus que la moyenne des 30 dernières années, ont annoncé les autorités canadiennes.

"Ces conditions, à ce stade de la saison, sont absolument sans précédent et évidemment sources de préoccupation", a déclaré Bill Blair, ministre de la Protection civile.

Après l'ouest du pays et les provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan début mai, c'est au tour de l'est et la Nouvelle-Ecosse d'être touchés par d'immenses feux en raison d'un temps très chaud et sec, dans une province peu habituée aux incendies.

"C'est un fait: le Canada subit les effets du changement climatique, notamment des incendies de forêt plus fréquents et plus extrêmes", a constaté Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles, qui rappelle que la superficie des forêts brûlées devrait doubler d'ici à 2050.

- "A couper le souffle" -

En Nouvelle-Ecosse, au coeur de toutes les inquiétudes ces derniers jours, 16 feux étaient actifs jeudi. Quelque 200 maisons ont été détruites et près de 20.000 personnes évacuées. "Des chiffres à couper le souffle", selon Tim Houston, le Premier ministre de la province.

Et avec l'arrivée d'une vague de chaleur extrême et de vents violents, "nous sommes loin d'être sortis d'affaire", a expliqué David Steeves, du ministère des Ressources naturelles, parlant d'une situation "très dangereuse et volatile".

Des pompiers venus des Etats-Unis et d'Afrique du Sud sont attendus en renfort dans les jours qui viennent.

"Nous avons besoin que Mère Nature se mette de notre côté sur ce coup-là", a ajouté David Steeves.

L'un des immenses incendies a atteint la banlieue de la principale ville de la province, Halifax, et a contraint les autorités à évacuer plus de 16.000 personnes au nord-ouest de la ville. Il semble désormais partiellement maîtrisé.

Mais un autre incendie près du lac Barrington est particulièrement scruté car il est toujours hors de contrôle après avoir ravagé 20.000 hectares. C'est le plus grand feu jamais enregistré dans la province.

- Records de chaleur -

Dans les autres provinces de l'est du Canada, notamment au Québec et en Ontario, des températures record ont été atteintes à plusieurs endroits. A Toronto, le thermomètre affiche 30,7°C, selon Environnement Canada, dépassant le record journalier précédent de 28,3°C établi en 1948.

A Montréal, où le thermomètre a atteint 34°C quand le précédent record était un peu en dessous des 30°C, sur l'un des nombreux chantiers de la ville, Line Blette, veste de chantier ouverte et débardeur trempé cherche à se protéger.

"Il fait chaud mais on s'arrose, on se mouille. C'est la seule manière de continuer le travail", explique-t-elle.

A quelques mètres de là, Nora Amar s'étonne du "changement radical" seulement deux semaines après des températures à peine positives, et se demande "ce qui peut être fait". En ville, "plus d'arbres seraient vraiment utiles", déclare-t-elle, casquette blanche sur la tête.

Dans les rues d'Ottawa, Christine Shaikin a enfilé une veste mouillée sur sa chienne: "elle supporte la chaleur grâce à cela". "Bienvenue à Miami", glisse-t-elle.

Dans l'ouest du pays, un mois après le déclenchement d'incendies qui ont contraint la province de l'Alberta à déclarer l'état d'urgence, plus de 60 incendies étaient toujours en cours et plus d'1,13 million d'hectares ont déjà brûlé.

Dans la province voisine de la Saskatchewan, l'un des greniers du pays, une vingtaine de feux étaient dénombrés et plus 850.000 hectares sont partis en fumée.

Le Canada, qui, de par sa situation géographique, se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes, dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique.

M.Romero--PV