Agression d'un journaliste à Nîmes: trois personnes en garde à vue
Un majeur et deux mineurs ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'agression mardi d'un journaliste de M6 dans un quartier de Nîmes gangréné par les violences liées aux trafics de drogue, a annoncé le parquet mercredi.
L'un d'entre eux a reconnu les faits, a précisé dans un communiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, en précisant que les agresseurs présumés étaient au nombre de trois.
Mme Gensac avait indiqué à l'AFP mercredi matin "qu'une personne, mineure", était en garde à vue dans le cadre de son enquête diligentée pour violences aggravées sur le journaliste de M6 Jérôme Régali.
Elle a fait état en début d'après-midi de deux nouvelles interpellations.
"Après 24 heures d'enquête par les services de la sûreté départementale du commissariat de police de Nîmes, trois personnes sont actuellement placées en garde à vue. Il s'agit de deux mineurs et un majeur", selon le communiqué de la procureure.
"En l'état, et sans préjuger de leur culpabilité, des éléments croisés tendent à étayer leur présence sur les lieux au moment des faits. L'un d'eux a reconnu sa participation aux faits", a-t-elle ajouté.
"La première garde à vue prise le 6 juin 2023 a fait l'objet d’une prolongation ce jour", précise-t-elle également.
Selon une source policière, le premier mis en cause est un jeune du quartier de Pissevin, âgé de 17 ans et déjà connu des autorités.
A peine arrivé mardi matin à Pissevin, aux nombreuses tours et barres d'immeubles et faisant partie du dispositif des quartiers de "reconquête républicaine", le journaliste reporter d'image basé à Montpellier avait été frappé "debout et au sol" par des inconnus, selon la source policière.
La veille, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, avait pris la décision de fermer jusqu'à nouvel ordre la médiathèque municipale de Pissevin en raison de l'aggravation des violences visant les membres de son personnel et les habitants de ce quartier paupérisé.
M. Fournier avait notamment dénoncé l'instauration de "barricades" et de "check-points" et le fait que les agents de la médiathèque sont soumis à des "palpations en pleine rue avant d'accéder à leur poste de travail".
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le groupe M6 ont condamné cette agression.
M. Darmanin a promis l'envoi en renfort d'une compagnie de CRS tandis que la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, a annoncé "une montée en puissance" de l'action policière "dans la perspective de la réouverture prochaine de la médiathèque".
B.Fortunato--PV