L'Ukraine revendique la capture d'un village, premier gain de son offensive
L'armée ukrainienne a revendiqué dimanche la prise d'un village dans le Sud, premier gain territorial annoncé de son assaut contre des positions russes sur cette partie du front, où le président Volodymyr Zelensky a reconnu des "actions de contre-offensive".
Moscou a rapporté de violents combats sur le front Sud en Ukraine depuis près d'une semaine, mais Kiev a largement gardé le silence sur sa stratégie, refusant de confirmer s'il s'agissait de la grande offensive que son armée prépare depuis des mois, forte des cruciales livraisons d'armes occidentales.
"Les glorieux soldats de la 68e brigade (...) ont libéré la localité de Blagodatné", ont indiqué sur Facebook les forces terrestres de l'armée ukrainienne, publiant une vidéo montrant des soldats avec un drapeau ukrainien dans un bâtiment détruit.
Ce village, qui comptait moins de 1.000 habitants avant la guerre, est situé à la limite des régions de Donetsk et de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine.
"Le drapeau ukrainien a été accroché sur Blagodatné", a-t-il ajouté à la télévision.
Il s'agit du premier gain territorial annoncé depuis des mois par Kiev hormis les quelques centaines de mètres gagnés récemment en périphérie de Bakhmout, ville dévastée de l'Est de l'Ukraine, dont Moscou a revendiqué la prise en mai.
Restant évasif, le président Volodymyr Zelensky avait admis samedi que son armée menait des "actions contre-offensives et défensives" sur le front tout en refusant d'en parler en détail.
"Il faut faire confiance à nos militaires et je leur fais confiance", a ajouté M. Zelensky.
- Attaque en mer Noire -
Le président russe Vladimir Poutine avait quant à lui assuré la veille que la grande contre-offensive ukrainienne attendue depuis des mois avait "commencé" mais que les forces de Kiev avaient "échoué à atteindre leurs objectifs" après plusieurs jours de violents combats.
S'il a assuré que les troupes ukrainiennes ont subi de lourdes pertes, il a affirmé que Kiev conservait son "potentiel offensif".
Le ministère russe de la Défense a diffusé samedi une vidéo montrant une colonne de chars et de véhicules blindés de fabrication occidentale détruits, certaines carcasses fumant encore, dans le sud de la région de Donetsk.
Il a par ailleurs assuré que l'Ukraine a attaqué sans succès dans la nuit de samedi à dimanche l'un de ses navires de guerre alors qu'il patrouillait en mer Noire, près de deux gazoducs servant à acheminer les hydrocarbures russes à destination de la Turquie.
Selon lui, toutes les vedettes téléguidées ukrainiennes ont été détruites et le navire russe, le Priazovié, n'a pas été endommagé.
- "Dégâts considérables" -
Selon le nouveau bilan rapporté par le ministère ukrainien de l'Intérieur, six personnes sont mortes dans ces inondations et 35 sont portées disparues, dont sept enfants, dans les territoires qui se trouvent sous contrôle de Kiev.
Dans les territoires occupés par les Russes, les responsables installés par Moscou ont quant à eux fait état cette semaine de huit morts et 13 disparus en liaison avec ce même drame.
A Kherson, la capitale régionale, les eaux ont commencé à reculer dans certains quartiers, malgré la pluie, tandis que les évacuations se poursuivent dans d'autres, ont constaté des journalistes de l'AFP.
De premiers habitants sont rentrés chez eux pour constater des dégâts, à l'exemple d'Oleksiï Guessine, 60 ans, qui revoit son épicerie dans le centre de la ville pour la première fois en six jours.
Chaussé de bottes en caoutchouc et sous la pluie, il enlève à la pelle les déchets et la terre qui ont été amenés par l'eau.
"Les dégâts sont considérables. Dans le magasin, j'avais de l'eau jusqu'à la poitrine, tout ce qui était en dessous a été endommagé", raconte-t-il à l'AFP.
Selon une employée du centre météorologique de Kherson, Laura Moussian, le niveau de l'eau a diminué localement d'1,7 mètre.
"Il pourrait y avoir à nouveau de fortes pluies, ce qui pourrait considérablement ralentir le rythme de la décrue", a-t-elle précisé.
L'inquiétude porte aussi sur une possible contamination des eaux, celles-ci ayant englouti au moins trois cimetières, des terminaux de stockage de pétrole et des décharges, selon le procureur général ukrainien Andriï Kostine.
Près de 450 tonnes d'huile de turbine se sont aussi déversées dans les eaux du Dniepr puis de la mer Noire, a-t-il ajouté.
E.M.Filippelli--PV