Comparution historique de Trump pour sa détention de secrets d'Etat
Donald Trump est attendu mardi dans un tribunal fédéral en Floride pour une nouvelle comparution historique, potentiellement très dommageable pour sa campagne électorale: le républicain est inculpé pour sa gestion négligente de secrets d'Etat après sa présidence.
Le milliardaire de 76 ans, cerné par les enquêtes mais encore candidat à la Maison Blanche, est convoqué devant une juge à Miami à 15H00 (19H00 GMT) pour se voir notifier les charges contre lui.
Il est accusé d'avoir avoir conservé des documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche, où figuraient notamment des informations confidentielles sur des armes nucléaires.
L'ancien président fait face à 37 chefs d'inculpation, dont "rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale", "entrave à la justice" et "faux témoignage".
- "Stupéfait" -
Quelques partisans de l'ancien président sont également là, casquettes rouges "Make America Great Again" vissées sur la tête.
"J'arrive pas à croire qu'il doive encore subir cela", exprime Lazaro Ezenar, venu soutenir le milliardaire.
"Je suis simplement stupéfait qu'en tant que pays qui représente un phare pour le monde, je doive assister à ce spectacle dégradant pour ce que l'Amérique représente auprès du reste du monde", ajoute ce partisan de Donald Trump de 48 ans.
C'est la première fois qu'un ancien président américain est inculpé au niveau fédéral. M. Trump devrait plaider non coupable.
Il devrait être formellement placé brièvement en état d'arrestation mais, vu sa notoriété, les agents pourraient s'épargner les prises de ses empreintes digitales et de sa photo d'identité judiciaire, comme il est d'usage normalement.
Début avril, Donald Trump avait déjà été inculpé pour plusieurs fraudes comptables par la justice de l'Etat de New York, en lien avec un paiement réalisé avant la présidentielle de 2016 pour faire taire une actrice de films X qui dit avoir été sa maîtresse.
Mais le dossier à Miami paraît plus compromettant.
Aux Etats-Unis, une loi oblige en effet les présidents à transmettre tous leurs emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. Une autre interdit de conserver des secrets d'Etat dans des lieux non autorisés et non sécurisés.
- Perquisition du FBI -
En janvier 2021, quand il avait quitté la Maison Blanche pour s'installer dans sa luxueuse résidence Mar-a-Lago, en Floride, Donald Trump avait pourtant emporté des dizaines de cartons remplis de dossiers.
D'après l'acte d'accusation, ils étaient restés empilés sur la scène d'une "salle de bal", avant d'être transportés dans un "débarras" accessible de la piscine, où certains documents marqués de la mention "secret défense" avaient été vus étalés sur le sol.
En janvier 2022, après plusieurs relances, l'ex-président avait accepté de restituer des boîtes contenant près de 200 documents classifiés.
Toujours convaincus qu'il en manquait, des agents du FBI avaient effectué une perquisition spectaculaire à Mar-a-Lago le 8 août et avaient saisi une trentaine d'autres boîtes, contenant 11.000 documents.
Le magnat de l'immobilier a toujours qualifié ce dossier de "chasse aux sorcières" visant à entraver sa candidature à la présidentielle.
La comparution judiciaire de Donald Trump suscite des craintes en matière de sécurité, après des appels sur les réseaux sociaux à défendre le républicain.
"Nous prenons cet événement très au sérieux", a souligné le chef de la police de Miami, Manuel Morales.
- Millions de dollars -
Comme après sa comparution à New York en avril, Donald Trump a donné rendez-vous à ses fidèles dans le New Jersey le soir même, pour une allocution prévue à 20H15 (00H15 mercredi).
Lors de sa dernière inculpation, qui avait fait l'objet d'une très forte attention médiatique, l'ancien occupant de la Maison Blanche s'était targué d'avoir levé des millions de dollars auprès de ses partisans.
Nombre d'entre eux, persuadés qu'il est victime d'une machination, continuent de lui jurer leur soutien.
Visé par plusieurs autres enquêtes, Donald Trump n'en a probablement pas fini avec les problèmes judiciaires. Une procureure de Géorgie doit annoncer d'ici septembre le résultat de son enquête sur les pressions qu'il a exercées pour tenter de changer le résultat de la présidentielle de 2020.
Le procès pénal de l'ancien président à New York devrait, lui, être organisé début 2024, en plein durant les primaires républicaines, dont il est actuellement le grand favori.
F.Abruzzese--PV