Les pèlerins musulmans entament le rituel de la lapidation au premier jour de l'Aïd
Plus de 1,8 million de pèlerins à La Mecque entament mercredi le rituel de la lapidation de Satan, dernière étape majeure du hajj, au premier jour de la fête la plus importante du calendrier musulman, l'Aïd al-Adha.
Dès l'aube, des flots de fidèles se sont relayés sur le site de la lapidation à Mina, une vallée aride située à quelques kilomètres de La Mecque, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, pour jeter des cailloux sur une grande stèle symbolisant le diable.
"Je suis très heureux, mais je suis épuisé", affirme Sobhi Said, un employé égyptien de 56 ans après avoir prié toute la journée de mardi sur le mont Arafat, autre étape cruciale, sous une température atteignant les 48 degrés Celsius.
Le rituel de la lapidation a viré plusieurs fois au drame dans le passé, notamment en 2015, lorsqu'une bousculade gigantesque a fait 2.300 morts, la pire tragédie de l'histoire du hajj.
Depuis, le lieu a été aménagé avec des couloirs en béton et des ponts pour assurer la fluidité des mouvements de foules. Une structure de sept étages a été érigée pour permettre aux pèlerins de jeter les cailloux, ramassés la veille dans la plaine de Mouzdalifa, où ils ont passé la nuit à la belle étoile.
Le hajj, qui consiste en une série de rites codifiés se déroulant sur plusieurs jours à La Mecque et dans ses environs, est l'un des cinq piliers de l'islam. Il doit être entrepris par tout musulman au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.
Selon autorités saoudiennes, il a réuni plus de 1,8 million de musulmans cette année, loin des 2,5 millions de visiteurs accueillis en 2019, malgré la levée des limitations sur le nombre ou l'âge imposées durant les trois saisons précédentes.
- "En train de fondre" -
Les dates du hajj étant déterminées selon le calendrier lunaires, les pèlerins l'ont accomplis cette année en plein été dans l'une des régions les plus chaudes au monde.
Faute de pouvoir porter un chapeau, interdit pour les hommes durant le pèlerinage, de nombreux fidèles se sont procurés des ombrelles, s'aspergeant régulièrement le visage d'eau.
Selon le ministère saoudien de la Santé, 287 cas d'insolations ont été recensés.
"Je ne penserais plus à faire le hajj avant qu'il ne tombe en hiver", affirme Farah, une jeune tunisienne de 26 ans, en se versant de l'eau sur sa tête.
"J'ai réalisé le rêve de ma vie, mais mon corps est en train de fondre", ajoute-t-elle.
La lapidation du Satan est la dernière étape majeure du pèlerinage avant le tour d'adieu de la Kaaba - structure cubique noire au cœur de la Grande Mosquée de Le Mecque vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier -, marquant la fin du grand pèlerinage.
Elle coïncide avec l'Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde en souvenir du sacrifice qu'avait faillit accomplir Abraham en voulant immoler son fils, avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de tuer un mouton à sa place, selon la tradition.
A cette occasion, les pratiquants égorgent une bête, en général un mouton, et offrent une partie de la viande aux nécessiteux.
A.Rispoli--PV