Pallade Veneta - Nanterre: tensions et émotion après la mort de Nahel, sa mère appelle à une marche blanche

Nanterre: tensions et émotion après la mort de Nahel, sa mère appelle à une marche blanche


Nanterre: tensions et émotion après la mort de Nahel, sa mère appelle à une marche blanche
Nanterre: tensions et émotion après la mort de Nahel, sa mère appelle à une marche blanche / Photo: Zakaria ABDELKAFI - AFP

Les autorités ont appelé au calme mercredi après une nuit de violences urbaines en région parisienne, notamment à Nanterre, où Nahel, 17 ans, a été tué par la police après un refus d'obtempérer, un drame qui suscite une forte émotion à travers le pays, du chef de l'Etat jusqu'à la star du foot Kylian Mbappé.

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Dans une vidéo postée sur TikTok, la mère de l'adolescent a appelé à une marche blanche jeudi à 14h devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel, en exprimant sa "révolte pour (son) fils".

"Rien, rien ne justifie la mort d'un jeune", a affirmé Emmanuel Macron au troisième jour de sa visite à Marseille, évoquant "l'émotion de la Nation toute entière", quand le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a lancé un "appel au calme".

La Première ministre Elisabeth Borne a estimé dans un tweet qu'il y avait une "exigence absolue de vérité" dans ce drame. Gérald Darmanin a appelé "au calme et à la vérité de l'enquête judiciaire".

Le ministre de l'Intérieur a annoncé une réunion de sécurité à Beauvau en début d'après-midi, où doit être validée la mobilisation de 2.000 policiers et gendarmes à Paris et dans sa petite couronne. La nuit dernière, 1.200 policiers et gendarmes ont été mobilisés.

 

"Notre ville se réveille choquée, abîmée, balafrée et inquiète par ce déferlement de violences", a déclaré le maire de la ville Patrick Jarry (DVG), très ému, ajoutant "nous voulons la justice et nous l'aurons".

Les affrontements, qui ont commencé dès la fin d'après-midi, se sont terminés vers 3H30 du matin, et se sont étendus à plusieurs autres communes des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. A Mantes-la-Jolie (Yvelines), la mairie de quartier du Val-Fourré a été incendiée.

Quelques troubles et actes de vandalisme ont également été constatés en province, à Mulhouse, Dijon ou Bordeaux, selon une source policière.

Au total, 31 personnes ont été interpellées en France, 24 forces de l'ordre blessées légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, selon le ministère de l'Intérieur.

- "Mal à ma France" -

Cette affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.

Elle a ému jusqu'au footballeur vedette du PSG et capitaine des Bleus, Kylian Mbappé. "J'ai mal à ma France. Une situation inacceptable", a notamment écrit le joueur sur son compte Twitter.

Un autre international français, le défenseur du FC Barcelone Jules Koundé, a lui déploré une situation "dramatique".

"Qu'une justice digne de ce nom honore la mémoire de cet enfant", a aussi tweeté l'acteur Omar Sy.

La Défenseure des droits, Claire Hédon, a annoncé s'être saisie d'office de cette affaire.

Les faits se sont produits mardi matin près de la station de RER Nanterre-Préfecture.

Dans un premier temps, des sources policières ont affirmé qu'un véhicule avait foncé sur deux motards de police.

Mais une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, authentifiée par l'AFP, a montré qu'un des deux policiers tenait le conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré. Dans la vidéo, on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier.

Nahel M. est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax.

- "Américanisation"-

Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, est interrogé par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre. Sa garde à vue a été prolongée, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

"C'est un brigadier de police aguerri, qui avait la confiance de sa hiérarchie", a dit sur CNews le préfet de police, Laurent Nuñez.

"Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues contre lui", a annoncé Gérald Darmanin.

Le drame a également provoqué de nombreuses réactions sur la scène politique.

"La peine de mort n'existe plus en France. Aucun policier n'a le droit de tuer sauf légitime défense", a tweeté mardi le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. La cheffe d'EELV Marine Tondelier a elle déploré "une américanisation de la police" sur Sud radio.

Les représentants du RN Jordan Bardella et Sébastien Chenu ont invoqué "un drame", une "tragédie" et demandé à respecter "le temps de l'enquête", ainsi que "la présomption d'innocence".

bur-alh-leo-mby-aco/bfa/bow

I.Saccomanno--PV