La France et l'Inde fixent le cap de leur partenariat stratégique à horizon 2047
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre indien Narendra Modi, invité d'honneur pour la fête nationale, ont affiché vendredi leur "intimité stratégique" en publiant un ambitieuse feuille de route à horizon 2047 pour développer leur partenariat tous azimuts.
"Nous allons continuer à renforcer cette relation de confiance historique entre nos deux pays" qui célèbrent cette année le 25e anniversaire de leur partenariat stratégique, a déclaré le chef de l'Etat français lors d'une prise de parole conjointe, avant un dîner au musée du Louvre.
Le premier volet de cette feuille de route comprend des coopérations en matière de sécurité, appelées à être développées.
L'Inde, qui a déjà commandé 36 avions de combat Rafale et six sous-marins Scorpène, a annoncé jeudi vouloir aussi faire l'acquisition de 26 Rafale dans leur version Marine pour équiper son porte-avion, ainsi que de trois sous-marins supplémentaires.
Les deux pays entendent également coopérer pour développer ensemble des moteurs pour hélicoptères de transport lourd. Un contrat a été ainsi conclu entre la société indienne Hindustan Aeronautics Limited (HAL) et Safran Helicopter Engines.
Paris et New Delhi ont également dévoilé plusieurs accords de coopération dans le domaine spatial, dont la mise en place d'un système conjoint de surveillance maritime par satellites et le démarrage de la construction du satellite franco-indien infrarouge thermique TRISHNA.
Elles ont enfin affiché leur ambition de renforcer leur coopération dans la région Asie-Pacifique, où la France ambitionne de peser.
La protection de l'environnement constitue le deuxième pilier de la feuille de route signée vendredi. Parmi les initiatives citées figure la lutte contre le plastique à usage unique ou encore l'alliance solaire internationale, initiative conjointe de la France et de l'Inde, lancée lors de la COP 21, qui "devrait dépasser l'objectif initial d'installer 1.000 gigawatts d'ici 2030. Nous pourrons aller plus loin avec nos partenaires internationaux", a souligné le président français.
Un dernier volet concerne la coopération dans la recherche et les échanges universitaires.
- défilé militaire sans accroc -
Sur le plan international, "nous partageons une préoccupation commune d'un risque de fragmentation de la communauté internationale" à la lumière de la guerre en Ukraine et "nous avons le même objectif de chercher une paix durable et répondre à cette guerre d'agression sur les pays les plus vulnérables, notamment en termes de sécurité alimentaire et de capacité de financement", a fait valoir Emmanuel Macron.
"L'Inde est prête à contribuer pour restaurer la paix durable", a de son côté assuré M. Modi, dont le pays, adepte du multi-alignement, continue de coopérer avec la Russie bien qu'elle ait été mise au ban par l'Occident depuis l'invasion de l'Ukraine.
Célébrée par l'Elysée, cette visite a suscité les critiques de la gauche française. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé une entente entre deux dirigeants "tous les deux marqués par des violences autoritaires".
Depuis l'arrivée au pouvoir du parti de M. Modi, en 2014, l’Inde "n’a eu de cesse de régresser dans sa lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, comme en termes de droits humains et de libertés fondamentales", ont commenté les écologistes.
MM. Macron et Modi ont assisté vendredi matin au traditionnel défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées.
Après le passage des neuf Alphajets de la Patrouille de France, qui ont coloré le ciel parisien de bleu blanc rouge, le défilé à pied a été ouvert par 240 membres des forces armées indiennes, coiffés de turbans pour certains.
L'édition 2023, qui s'est déroulée sans accroc, a rassemblé 6.500 participants, dont 5.100 à pied.
Plus de 60 avions, dont des appareils étrangers, 28 hélicoptères, 157 véhicules et 62 motos ont défilé en compagnie des 200 chevaux de la Garde républicaine sur les Champs-Elysées.
Après l'interprétation de "La Marseillaise" qui a conclu le défilé aux environs de midi (10H00 GMT), le chef de l'Etat français s'est offert un bain de foule en bas de la plus célèbre avenue du monde.
Le gouvernement a déployé les grands moyens en mobilisant jusqu'à samedi soir quelque 45.000 policiers et gendarmes, des unités d'élite et des blindés.
G.Riotto--PV