La Grèce toujours écrasée sous une chaleur caniculaires, aux prises avec des incendies
La Grèce reste mardi en proie à la canicule et aux incendies qui ravagent une partie des îles touristiques de Rhodes, Corfou et Eubée, une situation que son Premier ministre lie au changement climatique.
Les incendies frappent un autre pays du pourtour méditerranéen particulièrement exposé au réchauffement climatique, l'Algérie. Au moins 34 personnes sont mortes dans des feux qui ont pris dimanche le nord et l'est de ce pays.
D'autres sinistres ont aussi touché la Tunisie, la Sicile... En France, Météo-France a placé lundi au niveau de vigilance le plus élevé un département du Sud-Est, les Bouches-du-Rhône, estimant "très élevé" le risque d'incendies "comparativement aux normes estivales".
"La lutte contre les incendies sera toujours difficile car nous vivons les répercussions de la crise climatique", a estimé mardi le Premier ministre grec Kyriacos Mitsotakis. "Nous avons devant nous un été difficile", a-t-il averti lors d'un conseil des ministres, dont le début était diffusé en direct par la télévision publique Ert.
A Athènes, qui suffoque depuis plus d'une semaine, le thermomètre devrait grimper à 41°C et dans le centre du pays, des températures de 44°C au maximum sont attendues, selon la météo nationale EMY.
Le pays, pourtant coutumier des vagues de chaleur estivales, connaît l'une des plus longues canicules de ces dernières années, selon des experts de l'EMY.
Gythio, dans la péninsule du Péloponnèse (sud-ouest), a enregistré une pointe dimanche à 46,4°.
Les très fortes températures combinées à des vents forts allant parfois juqu'à 60 km/heure en mer Egée ont provoqué des incendies majeurs depuis huit jours, qui n'ont toutefois pas fait de victime à ce stade.
Selon les estimations de la section grecque de l'ONG WWF, 35.000 hectares de forêt et de végétation ont été détruits jusqu'à présent dans ce pays de la Méditerranée orientale.
Les feux sont particulièrement ravageurs sur des îles très touristiques comme Rhodes, en face des côtes turques et, à l'autre extrémité du pays, Corfou, en mer Ionienne, alors que la saison touristique bat son plein.
A une centaine de kilomètres d'Athènes, le sud de la grande île d'Eubée est également en partie ravagé par les flammes, deux ans après des incendies dévastateurs dans le nord.
Un quatrième front de feu inquiète les pompiers près d'Aigio, dans l'ouest du Péloponnèse.
"Face à ce que la Méditerranée, 'hotspot' du changement climatique affronte, il n'y a pas de solution magique, sinon on l'aurait appliquée", a souligné mardi Kyriakos Mitsotakis, en assurant que "seul un effort coordonné" des autorités pouvait "réduire les conséquences de la crise climatique".
- Solidarité -
A Rhodes, où une opération d'évacuation sans précédent de quelque 30.000 touristes et habitants a eu lieu le week-end dernier, plus de 266 pompiers tentent toujours de circonscrire l'incendie en cours pour la huitième journée, selon les sapeurs-pompiers.
"Le village a reçu l’ordre d’évacuer mais on ne peut pas l'abandonner", assure-t-il, sous une pluie de cendres. "On mène la lutte pour protéger notre lieu".
Dans le nord de l'île, des bénévoles apportent une aide à des touristes étrangers évacués samedi, qui campent désormais dans une école. Près de 200 y sont encore hébergés.
"On a immédiatement mobilisé le personnel de l’école et des dizaines de bénévoles se sont manifestés pour aider", explique à l'AFP le directeur de l’établissement, Kyriakos Kyriakoulis.
"L’ampleur de la solidarité dépasse nos espérances", ajoute-t-il.
"Je n’arrive pas à croire qu’ils soient si gentils, ils donnent tellement (...). Je suis très émue", souligne Christine Moody, une Britannique de 69 ans, pour la première fois en vacances en Grèce.
A l'autre bout du pays, dans le nord de Corfou, où environ 2.500 personnes ont dû préventivement quitter leur logement dans la nuit de dimanche à lundi, 62 pompiers, un hélicoptère et deux bombardiers d'eau luttent contre le feu, selon les pompiers.
Près de la ville de Karystos dans le sud d'Eubée, 93 pompiers et deux bombardiers d'eau sont à pied d'oeuvre.
D.Vanacore--PV