Les JMJ s'ouvrent à Lisbonne à la veille de l'arrivée du pape
A la veille de l'arrivée du pape François, des dizaines de milliers de jeunes fidèles affluent mardi vers Lisbonne pour la première des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), plus grand rendez-vous catholique international qui devrait rassembler un million de croyants en fin de semaine.
A peine deux mois après une opération à l'abdomen suivie d'une dizaine de jours d'hospitalisation, le souverain pontife de 86 ans est attendu dans la capitale portugaise mercredi, pour son 42e voyage à l'étranger depuis son élection en 2013.
Le coup d'envoi officiel de cette semaine de rendez-vous festifs, culturels et spirituels, sera donné mardi soir lors d'une messe en plein air présidée par le cardinal-patriarche de Lisbonne qui pourrait rassembler jusqu'à 300.000 personnes dans un parc du centre-ville, selon les autorités locales.
"C'est une super sensation de se retrouver parmi tant de jeunes gens qui partagent nos croyances", a témoigné à l'AFP Barbara Weisz, une étudiante américaine de 19 ans venue avec un groupe d'une trentaine de compagnons arborant le t-shirt rouge distribué aux pèlerins.
Autour de la colline surplombant le vieux Lisbonne et l'estuaire du Tage où se tiendra la première grande cérémonie de ces JMJ, reportées d'un an à cause de la pandémie de Covid-19, la police a bouclé plusieurs rues et stations de métro pour permettre aux jeunes catholiques d'y accéder à pied.
- "Evènement unique" -
Près de 40.000 pèlerins francophones se sont donné rendez-vous aux portes de la ville. Enroulés dans des drapeaux bleus, blancs et rouges, ou encore les visages maquillés aux couleurs de la France, ils chantent en cœur et agitent des drapeaux.
"Ça va être extraordinaire, toute cette jeunesse chrétienne qui se rassemble. Je suis venu pour montrer que nous chrétiens, nous ne sommes pas seuls", confie Gabriel Forestier, un ingénieur de 28 ans originaire d’Amiens, dans le nord de la France.
"C'est un événement unique par son échelle", avait commenté la veille le cardinal-patriarche de Lisbonne et plus haut prélat de l'Eglise portugaise, Manuel Clemente, en rappelant que le nombre de pèlerins attendus représente un dixième de la population portugaise de 10 millions d'habitants.
Mobilisant 16.000 membres des forces de l'ordre et des secours, les JMJ et la visite papale de cinq jours, qui se termineront dimanche avec une grande messe sur le site d'une ancienne décharge situé en proche banlieue, représentent "le plus grand événement international" jamais organisé au Portugal, selon le Premier ministre Antonio Costa.
Malgré sa santé fragile, le pape s'est donné un programme particulièrement chargé, avec une dizaine de discours et une vingtaine de rendez-vous.
- Violences sexuelles -
Alors que l'Eglise catholique est en pleine réflexion sur son avenir face au défi de la sécularisation, le jésuite argentin, qui connaît une forte popularité auprès des jeunes, devrait aborder des thèmes qui leur sont chers, comme l'écologie ou la justice sociale.
Dès son arrivée mercredi, Jorge Bergoglio s'exprimera devant les autorités et le clergé du pays qui l'accueille. Jeudi et vendredi, il rencontrera des jeunes de différents groupes ainsi que des bénévoles, et il fera samedi une visite éclair à la ville-sanctuaire de Fatima (centre), où il s'est déjà rendu en 2017.
Le Vatican ne l'a pas officiellement confirmé mais, selon la Conférence épiscopale portugaise, le pape doit également rencontrer en privé des victimes d'agressions sexuelles sur mineurs commises par des membres du clergé, six mois après la publication d'un rapport choc par une commission d'experts indépendants.
D'après l'enquête menée à la demande par la hiérarchie catholique, au moins 4.815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l'Eglise depuis 1950.
Aucun détail de la rencontre avec les victimes portugaises n'a été dévoilé. "Je sais qu'elle aura lieu et qu'elle sera divulguée, mais moi-même je ne sais pas où elle se tiendra ni avec combien de personnes", a déclaré Mgr Clemente.
"De la part de l'Eglise portugaise, l'engagement est total pour régler cette question", a-t-il toutefois souligné.
R.Lagomarsino--PV