Foot : report d'AEK Athènes-Dinamo Zagreb après la mort d'un supporteur grec poignardé
Le match AEK Athènes-Dinamo Zagreb qui devait se dérouler mardi soir dans le stade de l'AEK à Nea Filadelfia en banlieue d'Athènes a été reporté par l'UEFA après la mort d'un supporteur grec poignardé lors d'une rixe.
Cette décision a été prise quelques heures après l'annonce par la police grecque de la mort d'un supporteur grec de 29 ans lors de violents affrontements ayant opposé des groupes d'ultras des deux clubs dans la nuit de lundi à mardi.
Sur les réseaux sociaux, l'AEK a publié la photo en noir et blanc de la victime, Michalis Katsouris, qui avait été transporté dans un hôpital athénien avant de succomber à ses blessures: "Michalis, l'AEK ne t'oubliera jamais. Condamnation exemplaire pour les assassins et les responsables", a indiqué l'AEK.
Sept personnes blessées lors des incident restent encore hospitalisées mardi après-midi - trois Grecs et quatre Croates - selon la police, qui a procédé à 98 interpellations dont 84 Croates.
Le Premier ministre croate Andrej Plenkovic a appelé son homologue grec Kyriakos Mitsotakis "pour lui présenter ses condoléances et pour dénoncer la violence", selon l'agence officielle croate Hina.
L'UEFA, qui "déplore" des "incidents épouvantables" a précisé être en discussion avec les deux clubs pour reprogrammer la rencontre le vendredi 18 ou le samedi 19 août.
Le match retour prévu à Zagreb le 15 août est lui maintenu, tout comme l'interdiction de déplacement des supporters des deux clubs à l'étranger, qui concernait également le match aller finalement reporté.
Dinamo Zagreb a également condamné "fermement" ces heurts dans un communiqué.
- La police grecque dans la ligne de mire -
Lundi soir, les violences ont débuté environ une heure et demi après la fin de l'entraînement de l'équipe visiteuse qui avait quitté le terrain sous escorte policière.
Des supporteurs des deux bords se sont affrontés près du stade de l'AEK jetant des grenades assourdissantes, des pierres et des engins incendiaires et d'autres objets. Certains étaient munis de battes, selon la police.
Le ministère croate de l'Intérieur a indiqué avoir transmis à la police grecque "toutes les informations intéressantes sur des supporteurs susceptibles de se diriger vers la Grèce", via l'Europol et l'Interpol.
Par ailleurs, la police du Monténégro a informé les polices des pays se trouvant sur l'itinéraire (des supporteurs croates) après avoir détecté le 7 août 120 ressortissants croates à bord de 21 véhicules à la sortie du Monténégro dans la direction de l'Albanie, pays frontalier de la Grèce.
Le fait que les supporters de Dinamo Zagreb soient entrés en Grèce et aient traversé le pays avant d'arriver sur les lieux des incidents "est inadmissible et inacceptable", a déclaré Yannis Oikonomou, ministre grec de la Protection du citoyen, cité dans un communiqué, évoquant les responsabilités de la police grecque.
Il a demandé la mise à pied de sept officiers de police et ordonné une enquête interne pour déterminer les causes du manque de prévention du drame.
- Le hooliganisme "hors contrôle" -
Le drame a choqué la Grèce où des violences marquent fréquemment des matches de football. Après le meurtre par des supporteurs de foot l'an dernier d'un jeune homme, la Grèce a porté de six mois à cinq ans la peine maximale d'emprisonnement pour les auteurs de violences.
Devant un kiosque près du stade de l'AEK où est tombé le jeune supporter saignant lundi soir, des fleurs et des écharpes en jaune et noir de l'équipe de l'AEK ont été déposées mardi par les supporteurs du club, a constaté l'AFP.
"C'est honteux, on est venu voir le match et on voit le sang du jeune homme", s'est indigné le quadragénaire Kostas, supporteur de l'AEK qui n'a pas voulu donner son nom famille.
A côté de lui, Giorgos, 20 ans, s'est dit "effondré" estimant que "le hooliganisme est hors contrôle".
Fondé en 1924 par des réfugiés Grecs d'Asie Mineure en Turquie, l'AEK reste proche de la mouvance de gauche antiraciste, un engagement qui a d'ailleurs rapproché les fans de ce club et de Marseille qui joue mercredi à Athènes contre Panathinaïkos, club athénien.
Ivan Jovanovic, l'entraîneur serbe de Panathinaïkos, a parlé mardi d'"heures difficiles" et exprimé ses condoléances à la famille de la victime.
Les Bad Blue Boys, hooligans croates du Dinamo Zagreb, et la Gate 13, qui contient les hooligans du Panathinaïkos, entretiennent des relations fraternelles. En rivaux de l'AEK Athènes, les hooligans du Panathinaïkos n'hésitent pas souvent à prêter main forte aux visiteurs lors d'expéditions punitives.
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C.Conti--PV