Pallade Veneta - En Floride, le dilemme de partir ou rester avant l'ouragan Idalia

En Floride, le dilemme de partir ou rester avant l'ouragan Idalia


En Floride, le dilemme de partir ou rester avant l'ouragan Idalia
En Floride, le dilemme de partir ou rester avant l'ouragan Idalia / Photo: CHANDAN KHANNA - AFP

Malgré l'ouragan Idalia qui approche et les ordres d'évacuation qui s'appliquent sur la côte est de la Floride, John Paul Nohelj ne compte pas quitter son village de Steinhatchee. D'autres habitants partent, non sans avoir protégé ce qui peut l'être.

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Assis sous le porche de sa maison, une fragile baraque en bois qui semble prête à s'écrouler, le septuagénaire n'a pas peur.

"Si tu vis près de l'eau, tu vas avoir les fesses mouillées de temps en temps", ajoute-t-il, minimisant la menace de la tempête qui s'annonce.

Sa région de marais et basse végétation donnant sur le Golfe du Mexique, où il vit depuis plus de 20 ans, est pour lui le meilleur endroit sur terre.

"J'ai vécu toute ma vie sur la côte de Floride et c'est ici que j'aime être", explique cet homme qui respire à l'aide d'une bonbonne d'oxygène.

Idalia pourrait devenir "extrêmement dangereux" avant de toucher terre mercredi en tant qu'ouragan de catégorie 3 (sur 5), avertissent les autorités américaines.

A Steinhatchee, bourgade tranquille de 1.000 habitants baignée par un cours d'eau du même nom qui se jette un peu plus loin dans la mer, des dizaines de personnes peaufinent leurs préparatifs avant le passage d'Idalia.

La majorité d'entre eux vont évacuer la zone mais ils tentent de protéger ou mettre à l'abri leurs biens avant de partir.

- Contre la montre -

Stephanie Moon, qui vit au bord de la rivière, a chargé tous les meubles qu'elle pouvait dans un camion de déménagement, avec l'aide de plusieurs amis.

Cette femme de 37 ans et sa chienne Molly prennent la direction de la Géorgie, un peu plus au nord, pour rejoindre des amis et de la famille.

"J'espère seulement que notre belle petite ville sera encore là après l'ouragan et qu'avec un peu de chance, nous reviendrons dans un endroit qui ne sera pas complètement dévasté", dit-elle.

Dans le coeur du village, quelques habitants font des réserves dans l'unique épicerie restée ouverte, près d'une station-service. Comme souvent en pareil cas, les fenêtres du commerce ont été calfeutrées avec des panneaux de bois aggloméré pour les protéger du vent.

Mais à Steinhatchee, ce sont surtout les inondations que l'on redoute.

La houle formée par les vents pourrait en effet entraîner une montée des eaux jusqu'à 4,5 m dans cette zone, selon le Centre national des ouragans.

Dans la marina, Jody Griffis et quelques-uns de ses employés travaillent depuis plusieurs heures contre la montre.

Ils viennent de surélever 25 bateaux de location dans une grande structure métallique, en espérant que l'eau ne les atteigne et ne les emporte pas.

"J'espère que ce sera intact quand je reviendrai jeudi et que personne ne sera blessé", glisse le copropriétaire de la marina, 56 ans, qui prévoit de revenir vite pour participer aux travaux de nettoyage dans le village .

F.Dodaro--PV