Pallade Veneta - Des dizaines de morts dans l'incendie d'un immeuble à Johannesburg

Des dizaines de morts dans l'incendie d'un immeuble à Johannesburg


Des dizaines de morts dans l'incendie d'un immeuble à Johannesburg
Des dizaines de morts dans l'incendie d'un immeuble à Johannesburg / Photo: Michele Spatari - AFP

Des dizaines d'adultes et d'enfants ont péri dans un incendie qui a éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi dans un immeuble de Johannesburg, le dernier bilan faisant état de 73 morts.

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Le sinistre se classe au nombre des incendies d'immeuble les plus meurtriers depuis au moins vingt ans, avec un nombre de morts déjà équivalent à celui de la Grenfell Tower (72 morts), une tour de logements sociaux de 24 étages qui avait brûlé en juin 2017 à Londres.

La cause du drame n'était pas encore connue. Mais un membre du comité du maire de la ville en charge de la sécurité publique, Mgcini Tshwaku, a estimé qu'un éclairage à la bougie en était probablement l'origine.

"A l'intérieur du bâtiment lui-même, il y avait une porte (de sécurité) fermée et les gens n'ont pas pu sortir", a souligné Mgcini Tshwaku. "De nombreux corps brûlés ont été retrouvés derrière cette porte".

L'incendie, qui est le plus grave recensé en Afrique du sud, a dévasté un immeuble de quatre étages, dans une zone défavorisée de l'ancien quartier des affaires de Johannesburg, le centre économique de l'Afrique du Sud.

"Le dernier point indique que nous avons désormais 73 morts et 52 blessés qui ont été transportés vers divers établissements de santé", a déclaré le porte-parole des services de gestion des urgences, Robert Mulaudzi.

Au moins sept enfants, dont un de moins de deux ans, faisaient déjà partie du précédent bilan de 64 morts.

- Logements illégaux -

Les blessés, dont certains ont inhalé de la fumée, ont été conduits dans des hôpitaux pour y être soignés, a-t-il précisé.

Le bâtiment, qui abritait par le passé un centre pour les femmes déplacées, avait été transformé en logements illégaux après avoir été abandonné, ont indiqué les autorités municipales.

Le feu était éteint jeudi matin, mais les pompiers mouillaient encore les lieux, tandis que les opérations de recherche et de récupération se poursuivaient.

"Nous allons d'étage en étage" pour ce faire, avait précédemment expliqué M. Mulaudzi à une chaîne de télévision locale.

Un journaliste de l'AFP sur place a assisté dans la matinée à la sortie de corps calcinés de l'immeuble, que les secouristes allongeaient ensuite dans la rue sous des draps ou des couvertures.

L'homme de 28 ans a raconté à l'AFP qu'il faisait partie d'un groupe qui avait réussi à forcer une porte de secours verrouillée et à se mettre à l'abri, tandis que d'autres sautaient par les fenêtres pour se sauver.

- Des habitants "piégés" -

La police, sur place, a bouclé l'édifice, devant lequel des ambulances et camions de pompiers étaient stationnés.

Des ambulanciers portaient assistance aux survivants, certains semblant meurtris et visiblement souffrant, tandis que deux femmes d'une rue voisine se consolaient en pleurant.

"C'est un triste jour pour la ville de Johannesburg... En plus de 20 ans de service, je n'ai jamais vu quelque chose de pareil", a souligné Robert Mulaudzi.

"Beaucoup de gens" été piégés à l'intérieur quand l'incendie s'est déclaré, a-t-il estimé.

Et dans cet édifice rouge brique et blanc aux fenêtres brûlées, plus de "80 cabanes" avaient été installées, selon les estimations des autorités.

"Le feu s'est propagé très rapidement, affectant différents niveaux du bâtiment, en raison des matériaux combustibles utilisés", a expliqué Robert Mulaudzi.

L'occupation illégale de bâtiments désaffectés du centre-ville est répandue, nombre d'entre eux étant apparemment sous le contrôle d'organisations criminelles qui perçoivent les loyers des occupants.

En décembre dernier, l'explosion d'un camion-citerne près de Johannesburg avait tué 34 personnes, tandis qu'en juin, des flammes ont ravagé un immeuble délabré de la ville et tué deux enfants de moins de 10 ans enfermés dans un appartement.

R.Lagomarsino--PV