Pallade Veneta - Incendie à Johannesburg: au moins 74 morts dont 12 enfants dans un immeuble

Incendie à Johannesburg: au moins 74 morts dont 12 enfants dans un immeuble


Incendie à Johannesburg: au moins 74 morts dont 12 enfants dans un immeuble
Incendie à Johannesburg: au moins 74 morts dont 12 enfants dans un immeuble / Photo: Michele Spatari - AFP

Au moins 74 personnes dont 12 enfants ont péri à Johannesburg, pris au piège dans un immeuble délabré du centre de la capitale économique sud-africaine ravagé par un violent incendie dans la nuit de mercredi à jeudi, selon un dernier bilan des autorités.

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"Parmi les 74 corps dénombrés (...) nous avons compté 12 enfants", a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse Thembalethu Mpahlaza, chef du service médico-légal de la province du Gauteng, qui rassemble Johannesburg et la capitale Pretoria.

Les secours ont retrouvé les corps de 24 femmes et 40 hommes. "Dix autres restent indéterminés car le degré de calcination ne permet pas d'identifier le sexe", a précisé M. Mpahlaza. Un précédent bilan avait fait état de 73 morts et la dépouille d'un enfant de moins de deux ans avait déjà été retrouvée.

Une soixantaine de blessés ont été dirigés vers plusieurs hôpitaux de la région. Les opérations de secours et de recherches étaient sur le point de se terminer dans la soirée.

Se rendant sur place en fin de journée, le chef d'Etat s'est engagé, la mine grave, à s'"attaquer à la question du logement".

- "Grilles verrouillées" -

L'origine du sinistre survenu dans le bâtiment de quatre étages appartenant à la municipalité et occupé illégalement n'a pas encore été établie. Un responsable de la ville, Mgcini Tshwaku, a évoqué l'éclairage à la bougie ou autres systèmes d'appoint comme possibles causes.

Opulent quartier d'affaires au temps de l'apartheid, le centre-ville aujourd'hui délaissé de Johannesburg compte de nombreux immeubles abandonnés, souvent tombés aux mains de marchands de sommeil et déconnectés du réseau électrique.

"Nous avons couru pour essayer de trouver une sortie de secours", a dit à l'AFP Kenny Bupe. Le jeune homme de 28 ans raconte avoir dû forcer une grille, fermée à clef, pour échapper aux flammes. "D'autres avaient déjà sauté par les fenêtres parce qu'ils savaient que la porte était verrouillée".

Situé dans un quartier rongé par l'insécurité dans un pays au taux de criminalité parmi les plus élevés de la planète, l'immeuble était équipé de plusieurs grilles de sécurité.

A chaque étage, des portes à barreaux fermées chaque soir à double tour pour éviter l'entrée d'intrus ont empêché les habitants affolés de fuir, selon des témoignages.

Quand l'incendie s'est déclaré au milieu de la nuit, la panique a envahi les couloirs et au petit matin, des corps ont été retrouvés entassés derrière une grille verrouillée.

- "Des corps partout" -

Des témoins ont dit aux journalistes avoir vu des bébés jetés par les fenêtres pour tenter de les sauver des flammes: "Il y avait des gens qui attrapaient les bébés et il y avait aussi des matelas préparés pour eux", a décrit Mac Katlego, 25 ans, un voisin.

"Il y avait des corps partout sur le sol" après l'incendie, a décrit Noma Mahlalela, 41 ans, femme de ménage. Dans la matinée, les secouristes ont extrait des corps calcinés de l'immeuble et les ont déposés sur la chaussée, avant de les recouvrir d'un drap ou d'une couverture.

Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU est "profondément attristé" par cet incendie et a proposé que ses équipes "travaillent avec les autorités pour prévenir d'autres incidents de cette nature", a rapporté son porte-parole Stéphane Dujarric.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a déploré sur X (ex-Twitter) un "incendie dévastateur". Le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont évoqué une "tragédie".

Selon plusieurs témoignages, de nombreux "étrangers" occupaient l'immeuble.

Economie la plus industrialisée du continent, l'Afrique du Sud attire des millions de migrants, dont beaucoup sans papiers, en provenance d'autres pays africains.

En 2019, la police avait perquisitionné le bâtiment et arrêté 140 ressortissants étrangers, selon la ville.

E.M.Filippelli--PV