Pallade Veneta - En Mongolie, le pape salue la force de la religion

En Mongolie, le pape salue la force de la religion


En Mongolie, le pape salue la force de la religion
En Mongolie, le pape salue la force de la religion / Photo: Alberto PIZZOLI - AFP

Le pape François a salué dimanche la force de la religion pour résoudre les conflits et promouvoir la paix, au dernier jour de sa visite en Mongolie durant laquelle il a tenté de nouer des liens avec la Chine voisine.

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S'exprimant lors d'une réunion à Oulan-Bator, la capitale, avec dix leaders de différentes croyances, le souverain pontife, âgé de 86 ans, a appelé les responsables politiques à s'inspirer de la religion en choisissant "la voie de la rencontre et du dialogue".

"Le fait d’être ensemble dans le même lieu est déjà un message: les traditions religieuses, dans leur originalité et leur diversité, représentent un formidable potentiel de bien au service de la société", a déclaré le pape jésuite durant cette rencontre organisée dans le théâtre Hun aux allures de yourte traditionnelle mongole.

"Si les responsables des nations choisissaient la voie de la rencontre et du dialogue avec les autres, ils contribueraient de manière décisive à mettre fin aux conflits qui continuent à faire souffrir tant de peuples", a-t-il ajouté, citant également des phrases de Bouddha et Gandhi.

Dans l'après-midi, le pape doit présider une messe dans une arène de hockey sur glace récemment construite. Il doit quitter la Mongolie lundi à la mi-journée.

- Message à Pékin -

Dans cette jeune démocratie enclavée entre deux superpuissances que sont la Chine et la Russie, François a aussi profité de sa visite pour envoyer un message à Pékin.

"Les gouvernements et les institutions séculières n'ont rien à craindre de l'action évangélisatrice de l'Eglise parce que celle-ci n'a pas d'agenda politique", a déclaré samedi le souverain pontife dans la cathédrale des Saints Pierre-et-Paul à Oulan-Bator.

Pendant cette première visite en Mongolie, le pape semble vouloir encourager la modeste communauté catholique (environ 1.400 membres) qui vit au sein d'une population en majorité bouddhiste de plus de trois millions d'âmes. Le pays ne compte que 25 prêtres dont deux seulement sont Mongols.

Au long de son voyage, le pape a paru vouloir saisir l'occasion de sa présence aux portes de la Chine pour tenter d'améliorer les relations entre le Vatican et Pékin.

Le parti communiste chinois se méfie de toute organisation, notamment religieuse, susceptible selon lui de menacer son autorité, et n'entretient pas de relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

Ce qui n'a pas empêché le gouvernement chinois et le Vatican de reconduire l'année dernière un accord sur l'épineuse question de la nomination des évêques.

Un accord critiqué par certains comme une concession dangereuse du Vatican en échange de sa présence dans le pays.

Interrogé sur les apparentes références à Pékin dans le discours du pape, l'évêque de Hong Kong Stephen Chow a assuré à l'AFP à Oulan-Bator que le message du souverain pontife était destiné "au monde entier".

"L'Eglise actuellement (...) n'a vraiment pas l'intention de devenir politique et c'est important pour nous", a-t-il dit. "Sinon nous perdons notre crédibilité comme institution parlant d'amour et de vérité".

- "Intérêts terrestres" -

Mais il s'est inquiété de la corruption - un mal récurrent dans ce pays - et a prôné un "engagement urgent et désormais incontournable en faveur de la protection de la planète Terre".

La Mongolie est l'un des plus gros exportateurs de charbon de la planète et l'air de sa capitale figure régulièrement parmi les plus pollués du monde.

De vastes étendues du territoire mongol sont également menacées de désertification en raison du changement climatique, du surpâturage et de l'exploitation minière.

Dimanche, le pape François a réitéré son appel à mieux protéger l'environnement.

Il a ainsi dénoncé une "humanité qui, dans son cheminement, est souvent désorientée par des recherches à court terme du profit et du bien-être".

"Tournée uniquement vers les intérêts terrestres, elle finit par ruiner la terre elle-même, confondant progrès et régression, comme le montrent tant d'injustices, tant de conflits, tant de dévastations environnementales, tant de persécutions, tant de rejet de la vie humaine".

La visite papale inédite a également attiré des pèlerins des pays voisins, dont beaucoup de Chinois qui se sont couvert la tête et ont dissimulé leur visage derrière un masque chirurgical et des lunettes de soleil pour ne pas être identifiés.

A.Fallone--PV