Pallade Veneta - Le pape de retour au Vatican après une visite en Mongolie tournée vers la Chine

Le pape de retour au Vatican après une visite en Mongolie tournée vers la Chine


Le pape de retour au Vatican après une visite en Mongolie tournée vers la Chine

Le pape François, 86 ans, a reconnu lundi qu'il ne lui était plus aussi facile de voyager à son âge, tout juste de retour d'une visite inédite en Mongolie marquée par une tentative de rapprochement avec la Chine voisine, avec qui le Saint-Siège n'a pas de relations diplomatiques.

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"Chers frères et soeurs de Mongolie, merci pour le cadeau de l'amitié que j'ai reçu ces derniers jours. Bayarlalaa!" (merci en langue mongole), a-t-il écrit sur le réseau social X (nouveau nom de Twitter) peu après le décollage de son avion à la mi-journée.

Le vol papal a atterri peu après 16H00 (14H00 GMT) à Rome.

Interrogés par les journalistes qui voyageaient avec lui, François a admis qu'il ne lui était plus aussi "facile" de se déplacer aux antipodes à son grand âge et compte tenu des problèmes de santé qui l'affaiblissent depuis plusieurs années.

"Pour être franc, voyager ne m'est plus aussi facile qu'au début, je suis limité dans la marche", a reconnu le souverain pontife, entravé par des douleurs au genou et à la hanche, opérée de l'abdomen en juin et qui se déplace le plus souvent en fauteuil roulant.

Avec cette visite en Mongolie, nation située entre Chine et Russie, François visait deux objectifs: toucher une région reculée où le catholicisme est encore peu répandu, et profiter de sa présence aux portes de la Chine pour renforcer les liens avec Pékin.

Avant de quitter la Mongolie lundi matin, il s'est rendu à la "Maison de la miséricorde", qui accueille des sans-abris et des victimes de violence domestique, dans un quartier pauvre en banlieue de la capitale Oulan-Bator. Bravant de potentiels interrogatoires à leur retour, des catholiques chinois avaient fait le déplacement jusqu'en Mongolie.

"Cher pape, nos meilleurs voeux vous accompagnent!", ont-elle chanté.

- "Rien à craindre" -

Toujours dans l'avion du retour, le pape a jugé les relations entre le Vatican et Pékin "très respectueuses", tout en estimant que les deux parties devait "aller pour loin" pour mieux se comprendre.

"Les relations avec la Chine sont très respectueuses, très. J'ai une grande admiration pour le peuple chinois", a affirmé le jésuite argentin. Mais nous devons "aller plus loin sur l'aspect religieux pour mieux nous comprendre, pour que les citoyens chinois ne pensent pas que l'Eglise n'accepte pas leur culture, leurs valeurs, que l'Eglise dépend d'une puissance étrangère", a-t-il ajouté.

Le gouvernement chinois se méfie de toute organisation, notamment religieuse, susceptible de remettre en cause son autorité.

La veille, le souverain pontife avait déjà paru envoyer un message à la Chine, sans la nommer explicitement: "Les gouvernements et les institutions séculières n'ont rien à craindre de l'action évangélisatrice de l'Eglise parce que celle-ci n'a pas d'agenda politique".

Des groupes de pèlerins chinois ont raconté à l'AFP avoir dit aux autorités de leur pays qu'ils effectuaient un voyage de tourisme pour pouvoir aller en Mongolie.

Elle a affirmé que les deux organisateurs du pèlerinage de son groupe avaient été arrêtés en Chine.

"Laissez-moi vous dire que j'ai honte de brandir le drapeau national (chinois)", a-t-elle dit. "Mais je dois le tenir et faire savoir au pape à quel point c'est difficile pour nous".

- Concession -

La liberté de religion en Mongolie contraste avec la situation en Chine voisine où elle reste entravée.

Ce qui n'a pas empêché le gouvernement chinois et le Vatican de reconduire l'année dernière un accord sur l'épineuse question de la nomination des évêques, critiqué par certains comme une concession dangereuse du Saint-Siège en échange de sa présence dans le pays.

Ancien satellite de l'Union soviétique, la Mongolie est une démocratie depuis 1992. Majoritairement bouddhiste, elle compte l'une des plus petites communautés catholiques au monde: 1.400 membres dont 25 prêtres pour quelque trois millions d'habitants.

La Mongolie dépend de la Russie pour ses importations d'énergie et de la Chine pour l'exportation de ses matières premières, principalement le charbon.

Mais tout en restant neutre vis-à-vis de ses puissants voisins, elle s'est engagée dans une politique de "troisième voisin", renforçant ses relations avec d'autres nations, notamment les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, dans un souci d'équilibre.

T.Galgano--PV