Baiser forcé: les championnes du monde espagnoles refusent de revenir en sélection, selon la fédération
Les championnes du monde espagnoles refusent encore de de revenir en sélection, selon leur Fédération, un nouvel épisode dans l'affaire du baiser forcé de Luis Rubiales, qui a répondu vendredi pour la première fois devant un juge des accusations d'"agression sexuelle" à son encontre.
En dépit de la récente démission de Rubiales, "elles ne reviennent pas", a dit à l'AFP une source proche de la fédération (RFEF), sans donner plus de détails.
Cette décision, qui a fait l'effet d'une bombe en Espagne, intervient à quelques heures seulement de l'annonce, prévue à 16H00 (14H00 GMT), par la nouvelle sélectionneuse Montse Tomé de sa liste de joueuses pour les matches des 22 et 26 septembre contre la Suède et la Suisse en Ligue des nations.
Les instances du foot espagnol avaient pourtant affiché leur optimisme ces derniers jours vis-à-vis d'un retour des championnes du monde, en mettant en avant la démission dimanche de Luis Rubiales de la présidence de la fédération et le limogeage la semaine dernière du sélectionneur de l'équipe féminine, Jorge Vilda, proche de Rubiales dont les méthodes étaient contestées.
Éclipsant le sacre mondial de la "Roja" féminine à Sydney le 20 août, le baiser forcé de Rubiales à la N.10 Jennifer Hermoso, lors de la remise des médailles, a plongé le football espagnol dans le chaos et déclenché une vague d'indignation internationale.
- Rubiales devant le juge -
Poursuivi pour "agression sexuelle", suite à la plainte de Jenni Hermoso, l'ancien patron du foot espagnol, 46 ans, a répondu vendredi pour la première fois de ces accusations devant le juge du tribunal madrilène de l'Audience nationale en charge de l'affaire, Francisco de Jorge.
Venu et reparti à pied avec son avocate, Rubiales, vêtu d'un costume bleu marine, n'a fait aucune déclaration aux dizaines de journalistes présents.
Mais, selon une source proche du parquet, il a nié les accusations devant le juge, lors d'une audience à huis clos, et réitéré que ce baiser était consenti.
Dans un entretien accordé à un journaliste britannique et diffusé mardi, Luis Rubiales -qui a refusé de démissionné pendant trois semaines malgré les pressions- avait nié tout acte pénalement répréhensible.
"C'était un acte réciproque", a-t-il assuré. Ce n'était "rien d'autre qu'un moment de bonheur, une grande joie", a-t-il poursuivi, en démentant tout acte à "connotation sexuelle": "mes intentions étaient nobles, 100% non sexuelles, 100%, je répète 100%".
Une version contestée par Jenni Hermoso, 33 ans, qui a dit s'être sentie "victime (...) d'un acte impulsif et sexiste, déplacé et sans aucun consentement", et a porté plainte.
- Pas de décision dans l'immédiat -
Le magistrat en charge de l'affaire devra décider à l'issue de son instruction de renvoyer ou non Luis Rubiales devant la justice. Son enquête venant de commencer, aucune décision n'est attendue à court terme.
Le parquet a réclamé pour sa part au juge que l'ancien patron du foot espagnol ait l'interdiction de s'approcher à moins de 500 mètres de Jenni Hermoso, qui joue actuellement dans le championnat mexicain, et de rentrer en contact avec elle.
Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle. Selon une porte-parole du parquet, les peines encourues par Rubiales, 46 ans, vont d'une amende à quatre ans de prison.
La justice a aussi retenu un délit de coercition, également nié par Rubiales, car, selon le parquet, "Jenni Hermoso a expliqué avoir été, avec son entourage, victime d'une pression constante de la part de M. Rubiales et de son entourage professionnel afin qu'elle justifie et approuve les faits".
A.Saggese--PV