Guatemala: vague de manifestations pour exiger la fin de la "persécution" du président élu
Des manifestants ont bloqué une trentaine de routes du Guatemala pour la quatrième journée consécutive jeudi, pour exiger la fin de la persécution électorale visant selon eux à empêcher le président élu Bernardo Arévalo de prendre ses fonctions en janvier prochain.
Ces actions interviennent après une nouvelle perquisition vendredi et samedi au siège du Tribunal suprême électoral (TSE) lors de laquelle les registres électoraux du scrutin présidentiel du 20 août ont été saisis. L'opération a été vivement critiquée par la communauté internationale.
Les manifestants, dont la plupart sont des indigènes, bloquent des tronçons de routes stratégiques, comme celles qui mènent aux frontières du Mexique, du Salvador et du Honduras, à l'aide de véhicules et de branches d'arbres. Leur nombre a atteint plus d'un millier dans certains endroits.
De retour de Washington, où il a dénoncé "un coup d'Etat au ralenti", M. Arévalo a rencontré jeudi des militants d'organisations civiles.
"C'est l'occasion de souligner l'appel à l'unité nationale autour d'une manifestation pacifique pour rejeter les tentatives de violation du processus électoral et constitutionnel", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Jusqu'à présent, les manifestations se déroulaient principalement dans l'ouest du pays, mais jeudi, des indigènes de Quiché (nord) et d'Escuintla (sud) s'y sont joints. Le nombre de tronçons routiers bloqués est passé de 20 à 33 jeudi, selon la direction générale de la sécurité routière.
Brandissant des drapeaux nationaux, bleus et blancs, les manifestants ont scandé des slogans et brandi des pancartes exigeant la démission de la procureure générale Consuelo Porras, du procureur Rafael Curruchiche et du juge Fredy Orellana, tous trois à l'origine d'une croisade contre le parti Semilla du vainqueur de la présidentielle.
Le social-démocrate Bernardo Arévalo a demandé mi-septembre à la justice la levée de l'immunité de la procureure générale et du juge Orellana après la saisie quelques jours plus tôt par le parquet des urnes du scrutin.
La levée de leur immunité permettrait qu'il fassent l'objet d'une enquête pour six délits présumés, dont violation de la Constitution et abus de pouvoir à des fins électorales.
L'ancien député accuse les magistrats de vouloir fomenter "un coup d'Etat" afin de l'empêcher d'accéder au pouvoir. Il est sorti vainqueur du second tour de la présidentielle, après une victoire surprise en juin lors du premier tour.
E.Magrini--PV