Deux morts en France sur le passage de la tempête Ciaran qui se décale vers le nord
Deux morts et de nombreux dégâts: après avoir traversé le nord-ouest du pays avec des vents qui ont atteint les 200 km/h, la tempête Ciaran a gagné le nord de l'Hexagone et l'Angleterre jeudi après-midi.
Ciaran a entraîné au moins cinq autres décès en Europe causés par des chutes d'arbres: deux en Belgique, dont un enfant de 5 ans, une en Espagne, en plein centre de Madrid, une en Allemagne et une aux Pays-Bas.
Un chauffeur routier quinquagénaire avait déjà été recensé, tué par un arbre tombé sur son poids lourd dans l'Aisne. Une vingtaine de personnes ont par ailleurs été blessées dont au moins neuf sapeurs-pompiers.
"La dépression et la tempête Ciaran se décalent petit à petit vers le nord et s’éloignent progressivement de notre pays", a déclaré jeudi après-midi le prévisionniste de Météo-France François Gourand.
"Le plus gros en termes d'impacts (...) clairement est passé", a-t-il ajouté.
- "Haché menu" -
A 18H00, 684.000 foyers étaient toujours privés d'électricité en France, selon Enedis.
"Dans certains endroits en Bretagne et en Normandie, le réseau a été haché menu. (...) Nous sommes dans un événement exceptionnel", a décrit la présidente d'Enedis, Marianne Laigneau, lors d'une visite à Saint-Lô.
"Plus d'un million de personnes" ont également été privées de réseau mobile, a indiqué le ministre délégué chargé du Numérique Jean-Noël Barrot.
"La vigilance reste de mise parce que c'est maintenant le risque de submersion et de vagues géantes qui pourraient entraîner des dégâts", a averti le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu sur BFMTV, parlant d'"une vague de plus de 20 mètres du côté de Brest".
Sur le littoral nord de la France, les associations d'aide aux exilés s'inquiètent que des centaines d'entre eux soient contraints de rester dehors, sous tente dans des campements précaires, faute de places d'hébergement d'urgence suffisantes, malgré l'ouverture de gymnases et de hangars.
- Catastrophe naturelle -
Sur le passage de Ciaran, des vents violents ont mis à terre de nombreux arbres et abimé des toitures.
"Ça a soufflé dur, je n'ai jamais connu ça", a dit à l'AFP Marc Fedini, premier adjoint de Périers, commune de 2.360 habitants dans la Manche, où des ardoises parsèment des rues. "Une toiture s’est complètement envolée", a-t-il témoigné.
Des habitants ont sorti les tronçonneuses pour couper des arbres tombés, alors que de nombreuses équipes sont à pied d'oeuvre un peu partout pour dégager les voies de circulation.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a fait savoir sur France Inter que la tempête "répond aux critères" de catastrophe naturelle et que la décision concernant son déclenchement devrait être prise dans les prochaines heures.
Plusieurs records absolus de vent ont été battus dans le Finistère, avec 193 km/h à Plougonvelin ou encore 155 km/h à Brest.
Le préfet du Finistère, Alain Espinasse, a évoqué des rafales "à 207 km/h à la pointe du Raz, c'est du jamais vu" sur une station météo installée sur un sémaphore, qui ne fait pas référence pour Météo-France.
A Brest, les dégâts matériels sont considérables avec des dizaines d'arbres déracinés, des centaines de branches tombées au sol, rendant certaines rues impraticables.
La toiture d'un lycée et celle du stade Francis Leblé ont été endommagées. Une grue s'est cassée en deux dans le centre-ville, le bras pendant dans le vide.
Toujours dans le Finistère, la circulation était peu à peu rétablie sur le réseau routier. Dans les Côtes-d'Armor et la Manche, les poids-lourds peuvent de nouveau circuler.
A Coquelles, dans le Pas-de-Calais, le toit du terminal passagers du tunnel sous la Manche a été arraché et la zone évacuée. Le toit de la boutique "duty free" s'est aussi effondré.
Dans les Hauts-de-France, le trafic TER restera "complètement interrompu" vendredi matin et "très perturbé" l'après-midi en raison de "dégâts très importants". Des lignes de TGV, notamment dans l'ouest, resteront aussi à l'arrêt vendredi.
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A.Graziadei--PV