Pallade Veneta - Inde: poursuite des efforts pour secourir 40 ouvriers piégés dans un tunnel

Inde: poursuite des efforts pour secourir 40 ouvriers piégés dans un tunnel


Inde: poursuite des efforts pour secourir 40 ouvriers piégés dans un tunnel
Inde: poursuite des efforts pour secourir 40 ouvriers piégés dans un tunnel / Photo: - - State Disaster Response Force (SDRF)/AFP

Plus d'une centaine de secouristes équipés d'excavatrices sont à l'oeuvre mardi dans le Nord de l'Inde pour tenter de libérer 40 ouvriers piégés depuis dimanche dans l'effondrement d'un tunnel routier en construction.

Taille du texte:

Bien que délicats, les travaux pour creuser un passage d'évacuation progressent et les secouristes espèrent pouvoir extraire mercredi les ouvriers, a indiqué à la presse un responsable des opérations, Ranjit Kumar Sinha.

"Notre plus grande avancée, c'est que nous avons établi le contact et pouvons (leur) fournir de l'oxygène et de la nourriture", a confié mardi à l'AFP Abhishek Ruhela, responsable de l'administration du district d'Uttarkashi où a eu lieu l'effondrement.

L’accident s'est produit tôt dimanche matin près de Dehradun, dans l'Etat himalayen d'Uttarakhand, au moment où un groupe d'ouvriers quittait le site de construction et une équipe de remplacement arrivait.

Akash Singh Negi, le fils d'un des ouvriers bloqués sous terre, a pu lui parler mardi. "J'ai été autorisé à parler quelques secondes à mon père grâce au tuyau qui fournit l'oxygène aux ouvriers", a-t-il raconté à l'agence Press Trust of India. "Il a dit qu'ils étaient en sécurité et nous a demandé de ne pas nous inquiéter", a-t-il ajouté.

Hemant Nayak travaillait dans le tunnel quand celui-ci a commencé à s'effondrer mais a eu la chance de se trouver de côté de la sortie et a pu s'échapper.

Au début, quelques débris ont commencé à tomber à l'intérieur du tunnel et "tout le monde l'a pris à la légère", témoigne-t-il auprès de l'AFP. "Puis tout à coup, une grande quantité de débris s'est abattue et le tunnel a été obstrué".

Des images publiées par les secouristes témoignent de la violence de l'éboulement, avec notamment des barres de métal tordues parmi des blocs de béton.

- Tube de 90 cm de diamètre -

Les secouristes utilisent un engin capable d'introduire à travers les décombres un tube en acier de 90 centimètres de diamètre à travers lequel les ouvriers pourront se faufiler pour s'extraire du tunnel. La distance à percer se compte en dizaines de mètres.

"En raison de l'abondance des décombres dans le tunnel, nous sommes confrontés à certaines difficultés pour l'opération de sauvetage", avait indiqué lundi un haut commandant de la Force nationale d'intervention, Karamveer Singh Bhandari.

Dès lundi, la société gouvernementale d'autoroutes et d'infrastructures, en charge de la construction du tunnel, avait indiqué avoir réussi à mettre en place un conduit d'approvisionnement des ouvriers et que ceux-ci étaient tous "saufs".

Ils disposent d'un espace d'environ 400 mètres pour marcher et respirer et "ne sont pas les uns sur les autres", avait par ailleurs assuré Devendra Patwal, un responsable des interventions de secours, au journal Indian Express.

Long de 4,5 km, le tunnel est destiné à relier deux des sanctuaires hindous les plus sacrés à Uttarkashi et à Yamunotri.

Il s'inscrit dans le projet autoroutier Char Dham, porté par le Premier ministre nationaliste Narendra Modi, conçu pour améliorer les liaisons entre quatre importants sites hindous ainsi qu'avec des régions frontalières de la Chine.

Des experts ont mis en garde contre l'impact des chantiers dans l'Uttarakhand habitué aux glissements de terrain.

"Le gouvernement doit reconsidérer tous les projets de tunnel en cours dans les Etats himalayens", observe Suresh Bhai du groupe écologiste Himalaya Bachao Abhiyan (Campagne pour sauver l'Himalaya), cité par le journal The Times of India. "Les projets de tunnel dans l'Himalaya devraient être totalement interdits. Ils vulnérabilisent les montagnes".

Les accidents sur les chantiers de grandes infrastructures sont fréquents en Inde.

En janvier, au moins 200 personnes avaient par ailleurs été tuées dans des crues soudaines dans l'Uttarakhand, une catastrophe que les experts ont en partie imputée à un développement excessif.

L.Guglielmino--PV