Dans le Pas-de-Calais, nouvelles inondations avec le retour de la pluie
Le retour de la pluie gonfle de nouveau les cours d'eau lundi dans le Pas-de-Calais, touché par des inondations à répétition pendant deux semaines, où le ministre Bruno Le Maire a annoncé une prise en charge des relogements pendant six mois.
Le Pas-de-Calais est repassé à l'orange lundi pour crues, Vigicrues indiquant que "les précipitations de ce lundi ont fait repartir à la hausse le niveau des cours d'eau", avec des risques de nouveaux "débordements dommageables".
"Ça fait 10 jours que la maison de mes parents est sous l'eau, tous les hangars, toutes les serres sont sous l'eau", peste Sylvain Dewalle, agriculteur à Saint-Omer. Il a sauvé ses animaux mais perdu plusieurs hectares de légumes, noyés: "de la mâche, du poireau..."
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a appelé les assureurs à ne pas "pinailler," a annoncé que les frais de relogement de "plusieurs milliers" de sinistrés concernés seraient "à la charge de l'Etat et des assureurs" pendant six mois, à partir de fin novembre. Cette prise en charge s'appliquera "de manière rétroactive afin de couvrir les inondations des derniers jours", précise Bercy.
Bruno Le Maire a également promis que l'ensemble des expertises d'assurances seraient effectuées d'ici au 4 décembre, pour les particuliers comme les entreprises, rappelant que ces dernières pourront "bénéficier de l'activité partielle" et "de reports de charges sociales ou fiscales".
Les inondations, qui ont fait cinq blessés depuis le 6 novembre, ont également touché 6.000 habitations, 160 commerces, 130 entreprises et 53 exploitations agricoles selon la préfecture.
Le département a voté lundi une aide, commune avec la Région, de 380 euros par foyer visant à couvrir la franchise d'assurance pour les habitants des communes classées en catastrophes naturelles.
- "Toujours 30 cm d'eau" -
Après deux semaines de précipitations record entraînant une série de crues historiques, l'accalmie du week-end a enclenché une décrue et permis à la Croix-Rouge de fermer ses centres d'hébergement d'urgence.
Si l'épisode pluvieux de lundi n'est "pas du tout exceptionnel", selon Météo France, les sols toujours gorgés d'eau rendent les cours d'eau très sensibles.
Des "débordements dommageables" -- mais de moindre importance que ceux des deux dernières semaines -- sont envisagés à partir de la fin de soirée lundi, notamment sur la Hem et l'Aa puis sur la Canche, trois des six cours d'eau en vigilance orange, a précisé Vigicrues à l'AFP.
"On a toujours 30 cm d'eau partout, ça a baissé mais ça reste, et les 30 derniers centimètres, je pense qu'on va mettre longtemps à les perdre", a témoigné lundi matin Ulysse Toulet, boulanger à Montreuil-sur-Mer, dont la boutique, le fournil et le logement ont été envahis par 1,20 m d'eau au plus fort des crues. "Il y a encore une semaine de pluie qui déboule", soupire-t-il, en attendant l'expert de son assurance.
Pour faciliter l'évacuation des eaux vers la mer, deux pompes néerlandaises d'une capacité de 5.000 m3/h sont en cours d'installation près de Dunkerque (Nord), a indiqué la préfecture des Hauts-de-France sur X (ex-Twitter). De nouvelles pompes avaient déjà été installées dimanche, "pour atteindre la capacité inédite de 100.000 m3/heure", avait annoncé Gérald Darmanin, également sur X.
Un total de 181 communes dans le Pas-de-Calais et de 24 dans le Nord ont déjà été reconnues en état de catastrophe naturelle. Une nouvelle réunion de reconnaissance de catastrophe naturelle est prévue cette semaine.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le réchauffement climatique généré par les activités humaines.
A.Graziadei--PV