"Un point précis" demandé par le gouvernement sur les Ehpad Emera accusés de maltraitances
La ministre des Solidarités Aurore Bergé a demandé un "point précis" à toutes les agences régionales de santé (ARS) et reste "vigilante" après une plainte pour violences et des informations sur des manquements dans des Ehpad privés du groupe Emera, a-t-on appris jeudi auprès de son entourage.
La numéro un de la CGT Sophie Binet a adressé la semaine dernière une lettre à la ministre dans laquelle elle indique avoir été alertée sur des "violences physiques" et des "manquements" dans plusieurs établissements Emera et réclame une saisine de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
"Concernant le groupe Emera, la ministre a demandé un point de situation précis à toutes les ARS", indique l'entourage d'Aurore Bergé. "Dans le cadre du plan de contrôle des 7.500 Ehpad de notre pays, plus de 67% des établissements du groupe ont été contrôlés ou sont en cours de contrôle."
"Aucun article 40 (qui enjoint à tout fonctionnaire de signaler tout crime ou délit dont il aurait la connaissance, ndlr) n'a été déclenché à date. Aucune remontée inquiétante n'a été réalisée", ajoute-t-on de même source. "Comme pour l'ensemble des Ehpad, la ministre est vigilante et met en oeuvre une culture systématique du contrôle qui n'est pas une culture du soupçon vis-à-vis des établissements et des professionnels."
Fondé en 1987, le groupe, qui compte 7.000 salariés et plus de 100 établissements en France et en Europe, est sous le feu des projecteurs depuis le dépôt de plaintes et des témoignages visant ses Ehpad.
En Gironde, une enquête a été ouverte pour "violences habituelles sur personne vulnérable", selon le parquet de Bordeaux, après une plainte visant l'établissement "Douceur de France", à Gradignan.
Contacté par l'AFP, Emera a indiqué avoir recensé, en octobre, cinq plaintes en l'espace de deux ans et précisé qu'"aucune de ces plaintes" n’avait "donné lieu à ce stade à une condamnation ou de mise en cause" de sa responsabilité.
"Nous avons une politique de transparence vis-à-vis des tutelles et d’échange avec les familles dès survenance d’un événement", a ajouté le groupe, assurant ouvrir systématiquement "des enquêtes internes" et mettre en oeuvre "des actions correctives".
B.Fortunato--PV