Pallade Veneta - A son procès civil pour fraudes à New York, Trump dénonce encore une "ingérence électorale"

A son procès civil pour fraudes à New York, Trump dénonce encore une "ingérence électorale"


A son procès civil pour fraudes à New York, Trump dénonce encore une "ingérence électorale"
A son procès civil pour fraudes à New York, Trump dénonce encore une "ingérence électorale" / Photo: Charly TRIBALLEAU - POOL/AFP

Donald Trump est de retour jeudi pour la dernière ligne droite de son procès civil à New York pour fraudes financières, obligé toutefois de laisser ses avocats plaider sa défense dans le prétoire, même s'il a encore dénoncé dans les couloirs une "ingérence électorale" en pleine campagne pour la présidentielle 2024.

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L'ancien locataire de la Maison Blanche qui rêve d'y retourner est accusé avec ses fils Eric et Donald Jr d'avoir gonflé de manière colossale durant les années 2010 la valeur des gratte-ciel, hôtels de luxe ou golfs au coeur de leur empire, la Trump Organization, pour obtenir des prêts plus favorables des banques et de meilleures conditions d'assurance.

La procureure générale de l'Etat de New York Letitia James, qui a porté plainte au civil à l'automne 2022 pour fraudes financières, leur réclame 370 millions de dollars de dédommagements.

Depuis que le procès a commencé le 2 octobre, le milliardaire et tribun de 77 ans a tempêté contre la justice à chacune de ses venues dans le prétoire ou dans les couloirs du palais de justice de Manhattan, dénonçant une "chasse aux sorcières" politique ou un "procès digne d'une république bananière".

En retournant jeudi au tribunal civil, il a une nouvelle fois tonné devant la presse contre de "l'ingérence politique", de "l’ingérence électorale au plus haut niveau" et un "procès très injuste".

- Dossier vide -

Depuis trois mois, les avocats du clan Trump jugent le dossier juridiquement vide.

Mais le favori des primaires du Parti républicain qui s'ouvrent le 15 janvier dans l'Iowa voulait assurer sa propre défense jeudi.

L'un de ses avocats, Chris Kise, a ainsi écrit début janvier au juge du tribunal Arthur Engoron pour lui faire part du souhait de son éminent client.

Selon un échange de courriels versé au dossier judiciaire et consulté par l'AFP, sur l'opportunité et les conditions d'une telle requête exceptionnelle, le magistrat a opposé mercredi une sèche fin de non-recevoir.

Il ne voulait pas risquer que M. Trump "livre un discours de campagne" dans la salle d'audience.

Me Kise avait d'abord tenté de faire reporter la plaidoirie au 29 janvier en faisant valoir que la belle-mère de Donald Trump était "décédée" mardi et qu'il en "était très proche".

Demande rejetée par le juge Engoron qui a alors fixé mercredi un ultimatum pour que Donald Trump puisse s'exprimer sous conditions : "C'est à prendre ou à laisser. C'est maintenant ou jamais. Vous avez jusqu'à midi, dans sept minutes. JE N'ACCORDERAI AUCUN DÉLAI SUPPLÉMENTAIRE".

- Trump ne plaidera pas -

Un quart d'heure plus tard, le juge a tranché: l'ancien président "ne s'exprimera pas devant la cour demain" jeudi.

Signe du climat tendu autour du procès, la police du comté de Nassau, sur la péninsule de Long Island à l'est de New York, a confirmé que le domicile du juge Engoron avait fait l'objet d'une menace infondée d'alerte à la bombe.

A l'audience, Donald Trump s'en était pris violemment à l'équipe du juge Engoron, ainsi qu'à la procureure James, et le magistrat lui a imposé deux amendes d'un total de 15.000 dollars.

Contrairement aux procès pénaux qui l'attendent cette année, dont celui pour ses manœuvres présumées visant à inverser le résultat de la présidentielle de novembre 2020, Donald Trump ne risque pas de peine de prison dans cette affaire civile.

Mais il joue gros et l'affaire est mal engagée.

Avant même l'ouverture des débats, le juge Engoron avait estimé fin septembre que l'accusation présentait "des preuves concluantes qu'entre 2014 et 2021, les prévenus ont surévalué les actifs" du groupe de "812 millions (à) 2,2 milliards de dollars" selon les années, dans les chiffres inscrits sur les documents financiers annuels de Donald Trump.

En conséquence de "fraudes répétées", il a ordonné la liquidation des sociétés gérant ses actifs, comme la Trump Tower sur la 5e Avenue de Manhattan ou le gratte-ciel du 40 Wall Street.

Des mesures suspendues toutefois par une cour d'appel.

Le procès porte sur plusieurs autres délits, comme des fraudes aux assurances, et sur les pénalités financières réclamées par le parquet général de l'Etat de New York, qui demande dorénavant 370 millions de dollars et non plus 250 millions comme dans la plainte initiale.

Il reste au juge Engoron à clore les débats dans les prochains jours et à déterminer le montant du préjudice et des réparations.

D.Vanacore--PV