Paris: trois blessés à l'arme blanche, un homme souffrant de "troubles psychiatriques" en garde à vue
Un homme "souffrant de troubles psychiatriques" et soupçonné d'avoir agressé à l'arme blanche trois personnes samedi matin gare de Lyon à Paris a été interpellé et placé en garde à vue, a indiqué le préfet de police Laurent Nuñez, écartant à ce stade la motivation terroriste.
L'attaque s'est produite à moins de six mois des Jeux olympiques de Paris où 15 millions de visiteurs sont attendus dans un contexte sécuritaire tendu.
L'agression a eu lieu vers 07H35 et a fait un blessé grave, touché à l'abdomen et dont le pronostic vital est "engagé", et deux blessés légers, selon M. Nuñez, qui a aussi évoqué une quatrième personne "très choquée" par l'agression.
"Merci à ceux qui ont maîtrisé l’auteur de cet acte insupportable", a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur X.
Une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte et confiée au 2e district de la police judiciaire parisienne, selon le parquet de Paris.
L'assaillant, de nationalité malienne, est "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable" selon les documents en sa possession. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité.
Il était jusque là inconnu des services de police français comme italiens, selon une source policière.
Le suspect a déclaré "spontanément" souffrir de "troubles psychiatriques" et "des médicaments" ont été retrouvés sur lui, a ajouté le préfet de police lors d'un point-presse gare de Lyon.
Des investigations sont en cours "sur sa téléphonie, sur son parcours en Italie, il fera des déclarations en audition, on verra si la piste terroriste peut être écartée" pour de bon, a encore dit M. Nuñez.
- Examen psychiatrique ultérieur -
Le Parquet national antiterroriste a précisé pour sa part être en observation.
L'homme "a d'abord été maîtrisé par des passants" avant l'intervention de la Suge, la police ferroviaire de la SNCF, qui l'a ensuite remis à la police, a détaillé une source policière.
Le suspect "n'aurait pas crié durant son action", a ajouté cette source.
Selon les papiers d'identité qu'il a présentés, il est né le 1er janvier 1992, selon la première source proche du dossier.
Un premier examen médical a permis de déclarer son état de santé compatible avec une garde à vue, a précisé une autre source proche du dossier, selon laquelle il devrait faire l'objet d'un examen psychiatrique ultérieur, dans l'après-midi ou dimanche matin.
Les faits ont eu lieu dans le hall 3 de la gare, situé en sous-terrain, qui mène notamment aux trains de banlieue comme les RER A et D et la ligne R qui dessert le sud de la Seine-et-Marne. Celui-ci a été aussitôt fermé au public et l'était encore en fin de matinée. Un grand paravent a été installé pour dissimuler le lieu des faits, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Les flux ont été réorganisés dans la gare pour que les passagers puissent circuler librement sans passer par le hall 3", et la "circulation des trains est normale" dans la gare, a indiqué la SNCF jointe par l’AFP en milieu de journée.
- "Renforcer la sûreté" -
"J'attends que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame", a demandé sur X la présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse.
Plusieurs personnalités politiques, comme le patron de LR Eric Ciotti ou la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau, ont apporté sur X leur "soutien aux personnes attaquées". La plupart ont aussi remercié les forces de sécurité pour leur action.
Cette attaque "témoigne de l’impérieuse nécessité de renforcer la sûreté dans les transports", a souligné pour sa part dans un communiqué Philippe Tabarot, sénateur LR des Alpes-Maritimes, porteur d’une proposition de loi au Sénat sur le sujet.
"Il y a beaucoup de personnes qui sont délirantes ou pseudo-délirantes, qui n’ont rien à faire dans la rue et qui devraient être dans des structures de soin", a déploré le médecin urgentiste Patrick Pelloux sur BFMTV. "On a fermé (des structures, ndlr), on a changé les lois sur les hospitalisations d’office ou les surveillances", a-t-il regretté, en soulignant cet enjeu de sécurité publique à l'approche des JO. Il a chiffré à "19" le nombre d'agressions au couteau à Paris par jour.
La gare de Lyon est la première gare de France en termes de trafic grandes lignes, devant la gare du Nord. C’est de là que partent notamment tous les TGV pour les stations de ski pendant les vacances d’hiver.
Plus de 100 millions de voyageurs transitent chaque année dans cette gare dont les lignes desservent le sud-est du pays, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté mais aussi la Suisse et l'Italie.
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O.Merendino--PV