Pallade Veneta - Greta Thunberg en France pour soutenir les opposants à l'autoroute A69

Greta Thunberg en France pour soutenir les opposants à l'autoroute A69


Greta Thunberg en France pour soutenir les opposants à l'autoroute A69
Greta Thunberg en France pour soutenir les opposants à l'autoroute A69 / Photo: Lionel BONAVENTURE - AFP

La militante écologiste Greta Thunberg est venue samedi dans le Tarn apporter son soutien aux opposants au projet d'autoroute A69, qui organise un week-end de mobilisation à proximité d'une zone boisée occupée.

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L'égérie mondiale de la lutte contre le réchauffement climatique, imperméable fuchsia, capuche grise et keffieh palestinien autour du cou, fait partie d'une délégation internationale arrivée en fin de matinée à Saïx, à quelques kilomètres à l'ouest de Castres (sud de la France).

Elle était entourée de quelques dizaines de militants, dont certains portant des pancartes où l'on peut lire "Stop A69" et devait participer un peu plus tard à une conférence de presse.

Les organisateurs espèrent rassembler de 500 à 1.000 personnes pendant le week- end pour des ateliers, des tables rondes et des concerts, mais la météo pluvieuse et venteuse et l'intervention vendredi des forces de l'ordre à proximité immédiate pourraient refroidir les ardeurs.

Vendredi, le préfet du Tarn avait annoncé avoir "pris un arrêté d'interdiction de manifestation et de rassemblement" samedi et dimanche à Saïx, évoquant "des risques de troubles majeurs à l'ordre public".

"Le rassemblement sur un domaine privé, avec l'accord du propriétaire, ça, ce n'est pas interdit, chacun peut inviter qui il veut chez lui", ont toutefois précisé samedi à l'AFP les services de la préfecture.

"Ce qui s'est passé hier (vendredi), c'est qu'il y a eu des opposants violents qui se sont mis en travers de la voie publique avec des barricades, d'où la forte action hier (vendredi)", a précisé une responsable de la préfecture, en confirmant l'interpellation vendredi de deux personnes et sept membres des forces de l'ordre blessés, notamment par des jets de pierre.

- Voie ferrée coupée -

Samedi matin, les journalistes de l'AFP ont vu une centaine de manifestants faire face à des policiers sur une voie ferrée à quelques centaines de mètres de là, à côté d'une "Zad" (zone à défendre) boisée installée sur un terrain qui fait l'objet d'un litige en lien avec une expropriation de son propriétaire pour cause de construction de l'autoroute.

Selon la préfecture, il s'agit d'une "occupation illégale" d'un terrain privé et les services de l'Etat "travaillent sur ce sujet".

"Une centaine d'individus bloque la voie ferrée entre Toulouse et Castres et ils ont mis des obstacles dessus. Les individus avaient mis en place trois barricades et en ont enflammé une, les gendarmes ont réussi à rouvrir le chemin communal qui avait été bloqué", a indiqué la préfecture dans un message.

La présence de Greta Thunberg "permet d'inscrire pleinement la lutte contre l'A69 au niveau international et national et engage les responsables politiques à prendre la mesure de leur entêtement", avait souligné vendredi un des collectifs organisateurs, No Macadam.

Ces derniers mois, le mouvement de protestation semblait s'essouffler, alors que "45% du budget" du chantier a été engagé et "95% du déboisement" effectué, selon la société Atosca, concessionnaire de l'autoroute.

Le gouvernement français est décidé à mener "jusqu'à son terme" cette portion d'autoroute, qui réduirait d'environ vingt minutes le trajet Castres-Toulouse et doit être mise en service en 2025.

Une commission d'enquête parlementaire à l'initiative des députés écologistes va prochainement démarrer ses travaux, pour explorer le "montage juridique et financier du projet".

Selon ses opposants, ce projet vieux de plusieurs décennies est obsolète, datant d'avant la prise de conscience des changements de comportements rendus nécessaires par le dérèglement climatique.

"Chère Greta Thunberg (...) l'autoroute A69 répond à un besoin vital pour le Tarn et ses habitants", a au contraire déclaré vendredi dans un communiqué le président du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, pour qui son département "n'a aucune leçon à recevoir en matière de développement durable".

D.Bruno--PV