"Faut être là": des centaines de personnes attendues aux obsèques de Philippe Coopman à Grande-Synthe
"Faut être là, faut se soutenir": des centaines de personnes sont attendues mercredi à Grande-Synthe (Nord), où seront célébrées en début d'après-midi les obsèques de Philippe Coopman, 22 ans, victime le 16 avril d'une agression mortelle, un meurtre qui a suscité une immense émotion.
"Il y aura sûrement autant de monde qu'à la marche blanche", qui avait rassemblé environ 1.500 personnes vendredi, anticipe-t-on au cabinet de Martial Beyaert, le maire socialiste de la commune.
La cérémonie doit débuter à 14H30 en l'église Saint-Jacques, un bâtiment moderne en briques jaunes d'environ 300 places, où deux haut-parleurs extérieurs ont été installés.
"C'est très compliqué. On est entre la colère, l'incompréhension et la tristesse", témoigne devant l'église Caroline, voisine de la famille de Philippe Coopman et mère de cinq enfants de 10 à 25 ans. Mais "faut être là, faut se soutenir", ajoute-t-elle, un pot de fleurs blanches à la main.
"C'est bouleversant ce qui est arrivé. D'avoir eu tant de violence sur ce jeune gamin, supprimer sa vie, c'est pas juste", déplore Nicole, 71 ans, qui ne souhaite pas donner son nom. Cette Dunkerquoise est venue sans connaître la famille.
Une centaine de bouquets de fleurs ont été déposées sur les lieux même de l'agression mortelle, un parking à l'arrière d'une supérette, entre des photos grand format de Philippe Coopman, a constaté une correspondante de l'AFP.
"C'est toujours les meilleurs qui partent...", est-il inscrit, avec une écriture d'enfant, sur une feuille de papier accrochée là, accompagnée d'un dessin de coeur rouge au feutre.
- "Appel au calme" -
Deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire vendredi pour l'"assassinat" du jeune homme, mort des suites de coups violents portés à la tête, les enquêteurs retenant à ce stade une possible préméditation.
Un troisième mineur, cousin d'un des deux mis en examen, a été placé en garde à vue lundi. Il avait été victime de violences aggravées durant le week-end, par deux hommes cagoulés alors qu'il avait rendez-vous via un réseau social, selon ses dires, laissant craindre dans la commune une possible vengeance.
Le maire avait renouvelé dans la foulée un "appel au calme", appelant la population à "ne pas céder à une certaine forme de peur, voire de psychose". Le préfet du Nord avait demandé à la police nationale de renforcer le dispositif de sécurité à Grande-Synthe.
Les deux mis en examen ont reconnu en garde à vue avoir "fixé un rendez-vous" en pleine nuit à Philippe Coopman sur le parking de la supérette via "un site internet de rencontre dénommé Cocoland, en se faisant passer pour une jeune fille mineure", jugeant "répréhensible" de répondre à une telle annonce, avait expliqué la procureure de Dunkerque Charlotte Huet la semaine passée.
"C'est leur version", avait-elle insisté, ajoutant que le vol pourrait aussi constituer leur mobile.
Elle avait aussi annoncé une enquête sur "d'autres agressions" après "des rendez-vous" similaires sur Cocoland et appelé toute victime potentielle à se manifester.
Mais selon sa famille, Philippe Coopman, animateur dans des centres de loisirs et qui devait bientôt travailler chez Amazon, a été victime d'une méprise et n'était pas la personne visée par ses agresseurs.
"Philippe était un jeune homme serviable, aimant et aimé de tous. Des criminels s'en sont pris à un innocent et l'ont laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien", avait dénoncé vendredi un de ses amis, Yacine, à l'issue de la marche blanche.
R.Zarlengo--PV