Une voiture percute une terrasse à Paris: un mort, la piste de l'accident privilégiée
Une personne a été tuée et 6 autres blessées, dont trois en urgence absolue, par une voiture qui a percuté, accidentellement selon la police, la terrasse d'un café du XXe arrondissement de Paris mercredi.
Le conducteur du véhicule, qui avait la pris la fuite à pied après l'accident, a finalement été interpellé dans la soirée et placé en garde à vue, selon le parquet de Paris.
Les faits ont eu lieu vers 19H30 mercredi, à neuf jours du début des Jeux Olympiques de Paris, sur la terrasse du bar Le Ramus, dans la calme et paisible avenue du Père-Lachaise.
Une personne est morte, selon une source policière. Parmi les six blessés, trois se trouvaient en urgence absolue et trois en urgence relative, a précisé cette source.
La piste d'un "accident routier" est "privilégiée à ce stade", a indiqué une source policière à l'AFP.
Le conducteur a été placé en garde à vue pour "homicide involontaire, blessures involontaires par conducteur et mise en danger", a précisé le parquet. L'enquête a été confiée au Service du Traitement Judiciaire des Accidents (STJA).
- Alcool et stupéfiants -
Un passager de la voiture avait lui été arrêté juste après l'accident. Il était positif aux stupéfiants et à l'alcool, selon une source proche du dossier.
Le véhicule, une Toyota de couleur sombre, était toujours à l'entrée du bar, le capot totalement plié, a constaté un journaliste de l'AFP. Une bâche rouge et or à été dressée devant la terrasse, masquant les tables et la voiture.
Au moins quatre camions de pompiers se trouvaient aussi à proximité et des militaires du dispositif Sentinelle étaient en faction sur la place Gambetta, à proximité.
Les policiers se sont notamment assurés qu'il n'y avait pas d'explosifs dans le véhicule, a précisé à la presse le maire du XXe arrondissement, Eric Pliez, à proximité du lieu du drame.
"Tous les blessés sont des clients", "des personnes en terrasse, car il fait beau aujourd'hui", a-t-il commenté, visiblement ému.
Une cellule psychologique a été installée à la mairie de l’arrondissement dans laquelle seront "reçues prioritairement les 23 personnes témoins de la scène, qui sont choquées", a de son côté indiqué un de ses adjoints, Vincent Goulin, ajoutant "on est très émus, ça nous bouleverse tous".
- "A toute vitesse" -
Le serveur d'un café à 200 mètres était sur sa terrasse. Il a vu la voiture passer "à toute vitesse" et entendu un grand bruit. La voiture "a grillé le sens interdit et a foncé", a précisé ce serveur, qui travaille dans cette avenue depuis trois ans.
Il dit s'être approché et avoir vu les gens partir en courant et un corps. "C'est des collègues, c'est des voisins, je les connais quand même", a-t-il expliqué à l'AFP, les larmes aux yeux.
"C'est une rue tranquille, il ne se passe jamais rien", confie-t-il sous couvert de l'anonymat, précisant que "très vite", les policiers sont arrivés.
Il a vu deux femmes sortir des boîtes de pansements pour tenter d'aider des victimes.
Si la thèse de l'attentat était écartée mercredi soir par les enquêteurs, ce drame rappelle les attaques du 13 novembre 2015, dont certaines avaient visé des terrasses de l'est parisien.
Ces faits interviennent à moins de dix jours de l'ouverture des Jeux Olympiques, pour lesquels quelque 35.000 policiers et gendarmes et 18.000 militaires français seront mobilisés en moyenne chaque jour.
A partir de jeudi, dès 5H00, et jusqu'au 26 juillet, le périmètre de sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme (SILT) sera activé à Paris aux abords des quais de Seine, en vue de la cérémonie d'ouverture des JO-2024.
Quelque 326.000 spectateurs sont attendus le 26 juillet pour assister à la cérémonie d'ouverture sur la Seine, la première dans l'histoire des Jeux qui se déroulera hors d'une enceinte sportive.
Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris "ne font pas l'objet d'un ciblage spécifique par les organisations terroristes internationales", avait assuré mardi le procureur national antiterroriste Olivier Christen, soulignant néanmoins la "résurgence" de la menace terroriste pour "l'ensemble du territoire".
C.Conti--PV