Des fouilles démarrent "dans la zone des Vosges" pour retrouver Lina
L'enquête pour tenter de retrouver Lina, disparue depuis septembre dernier en Alsace, connaît une brusque accélération, avec des fouilles qui ont démarré mardi pour tenter de retrouver l'adolescente de 15 ans, quelques jours après la découverte de son ADN dans une voiture volée.
Des recherches ont commencé, ont indiqué des sources proches de l'enquête, confirmant une information du Parisien.
Selon l'une des sources interrogées par l'AFP, ces fouilles ont lieu "dans la zone des Vosges". Elle n'a toutefois pas précisé s'il s'agissait du département ou du massif montagneux du même nom.
"L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et les chiens de Gramat (formés à la recherche de restes humains, NDLR) sont engagés aux côtés des enquêteurs de la cellule Lina et des moyens de la région Grand Est", a ajouté une source gendarmerie.
Ces fouilles interviennent quelques jours après l'annonce de la découverte du "profil génétique" de Lina dans une voiture volée, retrouvée dans le sud de la France.
Ce véhicule était recherché par les enquêteurs, qui avaient établi qu'il se trouvait non loin du lieu de la disparition de Lina.
Selon une source proche de l'enquête, le conducteur s'est suicidé après la saisie du véhicule par les gendarmes chargés des investigations.
Selon Le Parisien, cet homme, un "voyou local", aurait enlevé Lina, qu'il ne connaissait pas, après l'avoir croisée sur son chemin. Il l'aurait ensuite tuée dans des circonstances qui restent à éclaircir.
- "Inquiétude" -
"Je fais toute confiance à l'équipe de la section de recherches" de la gendarmerie, a déclaré mardi à l'AFP Matthieu Airoldi, l'avocat de Fanny Groll, la mère de Lina. "Ma cliente et moi-même attendons, avec inquiétude certes, ce qui va se passer", a-t-il ajouté.
Marylène Correia, avocate d'Olivier Delsarte, le père de Lina, qui est séparé de la mère, n'a pas souhaité faire de commentaires.
Lina a disparu le samedi 23 septembre 2023 en fin de matinée alors qu'elle avait quitté son domicile de Plaine (Bas-Rhin), au pied du massif des Vosges, pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de là. Elle devait prendre le train pour aller retrouver son petit ami à Strasbourg. Ne la voyant pas arriver, il avait alerté la mère de la jeune fille.
Des témoins, dont l'ancien maire du village, ont vu Lina marcher sur une petite route en direction de la gare entre 11H15 et 11H30. Le téléphone de l'adolescente a cessé d'émettre à 11H22 et n'a pas été retrouvé.
Malgré d'importantes battues les jours suivants et le sondage de plusieurs points d'eau, aucune trace de la jeune fille n'avait été retrouvée.
Vendredi, la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, avait toutefois fait état de la première avancée notable depuis le début de l'enquête: "A la suite de longues et minutieuses investigations (...) l'attention des enquêteurs a été attirée par un véhicule non mentionné jusqu'alors", avait expliqué la magistrate dans un communiqué.
"L'analyse de la géolocalisation de ce véhicule volé a pu mettre en évidence qu'il se trouvait non loin du point de disparition de la jeune Lina", avait-elle poursuivi. "Les analyses des prélèvements effectués dans ce véhicule viennent de mettre en évidence le profil génétique de cette dernière."
Tout en précisant que "les investigations se poursuivent afin de déterminer les circonstances dans lesquelles elle est montée dans ce véhicule", la procureure avait souligné que "cette avancée majeure dans l'enquête devrait permettre de localiser Lina".
Parallèlement aux investigations sur la disparition de l'adolescente, une enquête est en cours sur un viol dénoncé par elle en 2022. Cette affaire, initialement classée sans suite par le parquet de Saverne, a été reprise par le parquet de Strasbourg, qui a ouvert une information judiciaire en février.
A.Rispoli--PV