887 actes antisémites au 1er semestre 2024 en France, quasi triplement sur un an, selon Darmanin
Les actes antisémites ont quasiment triplé depuis le début de l'année, avec "887 faits" recensés au premier semestre, a indiqué vendredi le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin, alors qu'ils étaient 304 au cours de la même période en 2023.
"L'antisémitisme, qui a toujours existé, désormais ne se cache plus. Il est une insulte aux morts, aux blessés, aux humiliés et à notre Histoire", a-t-il souligné lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, au coeur du quartier historique juif de Paris, qui avait fait six morts et 22 blessés après l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis une fusillade dans le quartier.
"La justice n'est pas encore passée sur ce crime ignoble et antisémite", a ajouté M. Darmanin, alors qu'un seul des quatre suspects de l'attaque du 9 août 1982 est aux mains de la justice française.
Réitérant le "soutien indéfectible du gouvernement aux juifs de France", il a estimé que "ce sont les mots qui nourrissent aujourd'hui l'antisémitisme qui nous touche tous" et "qui nous pressent aujourd'hui de mener un combat culturel". Face à la montée de l'antisémitisme, "comment des hommes politiques peuvent considérer qu'il est résiduel?" a ajouté le ministre démissionnaire, dans une allusion à des propos du leader LFI Jean-Luc Mélenchon.
La cérémonie s'est déroulée en présence de Doug Emhoff, l'époux de la vice-présidente américaine et candidate démocrate à l'élection présidentielle Kamala Harris, qui a déposé l'une des gerbes et allumé l'une des six bougies en mémoire des victimes.
"De la part du président Joe Biden et de la vice-présidente Kamala Harris, les Etats-Unis se tiennent solidairement à vos côté", a-t-il lancé, disant sa "fierté de (son) identité juive".
"Nous ne pouvons pas être silencieux et nous ne devons pas avoir peur", a affirmé M. Emhoff, très applaudi. Il avait annoncé jeudi un don américain de 2,2 millions de dollars (2,02 millions d'euros) à l'Unesco pour lutter contre l'antisémitisme.
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a lui déploré que "trop longtemps notre conscience nationale (ait) occulté cet attentat". Mais "ce jour-là c'est la France tout entière qui a été blessée", a-t-il ajouté.
La maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, qui avait ouvert la cérémonie, a plaidé pour "sans relâche traquer ceux qui nourrissent cette bête immonde de l’antisémitisme".
Elle a renouvelé sa "condamnation la plus ferme" de l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP reposant sur des données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a déclenché dans la bande de Gaza une offensive qui a fait jusqu'à présent près de 40.000 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas.
C.Conti--PV