Mort d'un gendarme percuté lors d'un contrôle routier dans les Alpes-Maritimes
Le conducteur suspecté d'avoir mortellement percuté un gendarme dans les Alpes-Maritimes lundi soir, lors d'un contrôle routier, et interpellé dans la nuit à Cannes, est un "délinquant de la route" déjà connu pour "des refus d'obtempérer", a affirmé Gérald Darmanin mardi matin.
Sur BFMTV, le ministre démissionnaire de l'Intérieur a précisé que le chauffard présumé, "un cap-verdien en situation régulière" en France, détenteur d'un permis de conduire valide, était déjà connu pour de "nombreux délits routiers et notamment des refus d'obtempérer".
"Ce qui s'est passé hier c'est un crime, c'est un acte criminel", a insisté le ministre, qui avait annoncé l'interpellation du suspect dans la nuit, via le réseau social X (ex-Twitter).
L'interpellation a eu lieu peu après 04h00 mardi dans une rue de Cannes, a-t-on précisé de source proche de l'enquête à l'AFP, ajoutant que l'homme était à pied et "semblait se rendre" au commissariat à proximité.
"Il y avait un encerclement du site, il avait été géolocalisé, grâce à la téléphonie notamment, il y avait des hélicoptères, et manifestement il allait se rendre", a confirmé M. Darmanin mardi matin, interrogé sur BFMTV.
La victime, un adjudant de 54 ans, marié et père de deux enfants, âgés de 12 et 16 ans, a été percutée lors d'un contrôle sur la commune de Mougins, sur une bretelle de l'autoroute A8, avait précisé la gendarmerie dès lundi soir.
Le drame a eu lieu vers 20h40 quand un individu à bord d'une BMW noire a refusé un contrôle en sortant de l'autoroute A8. Le véhicule a alors violemment percuté un des membres du peloton motorisé de Mandelieu-La Napoule chargé de cette banale opération.
- 25.000 refus d'obtempérer par an -
Un important dispositif avait été immédiatement mis en œuvre par les forces de l'ordre pour retrouver le fuyard, avec un hélicoptère et l'appui de gendarmes des groupements des départements voisins.
Les autorités italiennes avaient aussi été alertées, dans l'hypothèse où le fugitif aurait tenté de franchir la frontière.
Selon Gérald Darmanin mardi matin, il y a 25.000 refus d'obtempérer par an en moyenne. "Il y a eu des pics, jusqu'en 2021 c'était 27.000-28.000, même si ça a un petit peu baissé, entre 20.000 et 23.000 ces trois dernières années" et "5.000 touchent directement des policiers, des gendarmes ou des citoyens sur des passages piétons à côté", a affirmé le ministre.
Près d'un refus d'obtempérer sur cinq est un délit "aggravé", c'est-à-dire qu'il expose "directement d'autres personnes à un risque de mort ou d'infirmité", avait précisé le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) en avril.
Un nombre record de 13 décès avait été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers. Pour la quasi-totalité, les victimes étaient les conducteurs ou des passagers des véhicules en cause.
"Profonde tristesse et immense colère après la mort d'un gendarme suite à un refus d'obtempérer à Mougins", avait réagi dans la nuit le maire de Nice, Christian Estrosi, sur X, après le décès du gendarme à Mougins.
"Immense émotion et colère en apprenant le décès d'un gendarme à Mougins ce soir, tué par un criminel en fuite après un refus d'obtempérer", avait commenté de son côté Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président du parti Les Républicains.
A.Fallone--PV