L'Asie du Sud-Est fait face aux destructions du typhon Yagi et plus de 200 morts
Des millions d'habitants d'Asie du Sud-Est sont aux prises jeudi avec la dévastation provoquée par le passage du typhon Yagi, qui a fait plus de 200 morts, inondé des quartiers entiers et détruit nombre d'infrastructures.
Au Vietnam, pays le plus durement touché par les crues et glissements de terrain dans le sillage du typhon, le bilan s'établit désormais à 197 morts, contre 155 mercredi. La Thaïlande a confirmé jeudi la mort de neuf personnes, selon les autorités.
Yagi s'est abattu sur le Vietnam le week-end dernier, avec un déluge qui a inondé une grande partie du nord du pays. Des vents violents ont ensuite frappé le Laos, la Thaïlande et la Birmanie, provoquant des glissements de terrain meurtriers et des crues dans de nombreuses rivières.
Un agriculteur vietnamien a vu ses 800 mètres carrés de champs de pêchers submergés, avec quelque 400 arbres détruits. "Je pense que je vais perdre jusqu'à 40.000 dollars cette saison", a-t-il déclaré à l'AFP. "Je ne sais vraiment pas quoi faire maintenant, j'attends juste que l'eau se retire".
Plus de 250.000 hectares de terres agricoles ont été détruits au Vietnam et beaucoup de bétail est mort, selon le ministère de l'Agriculture.
- Communications coupées -
Dans certains quartiers de la capitale vietnamienne, les gens se sont rendus au travail en marchant péniblement dans les eaux brunes jusqu'aux mollets, alors que le niveau des rivières baisse lentement après avoir atteint mercredi son niveau le plus élevé en 20 ans.
Des milliers de personnes ont été évacuées, des ponts et des usines et nombre d'infrastructures ont été détruits, occasionnant des coupures d'électricité.
Dans un district très touché de la banlieue de Hanoï, plus de 15.000 personnes sont affectées par les inondations.
Un glissement de terrain dans la province montagneuse de Lao Cai (nord) a tué sept personnes et fait 11 disparus, ont rapporté les médias d'Etat. L'incident s'est produit mardi, mais vient seulement d'être communiqué car les liaisons étaient coupées.
Dans la même province, un autre glissement de terrain a anéanti un village de 37 maisons, tuant au moins 42 personnes, 53 étant toujours portées disparues.
Quinze corps ont été retrouvés dans la province de Cao Bang après qu'un glissement de terrain a poussé un bus, des voitures et motos, dans un cours d'eau, ont annoncé jeudi les médias d'État.
- Alerte crues à Luang Prabang -
La Mekong River Commission, organisme international chargé de la surveillance de cette voie d'eau cruciale, a émis une alerte aux crues jeudi pour la ville laotienne de Luang Prabang, qui abrite un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
En Thaïlande, le bilan s'est alourdi à neuf morts, dont six dans des glissements de terrain dans la province de Chiang Mai, selon le département de gestion des catastrophes.
Tous les vols ont été suspendus à l'aéroport de Chiang Rai, à quelque 145 km au nord-est de Chiang Mai, ont indiqué les autorités aériennes.
Plus au nord, le district de Mae Sai, à la frontière avec la Birmanie, connaît ses pires inondations depuis 80 ans, a déclaré Suttipong Juljarern, un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur.
L'armée thaïlandaise a été mobilisée pour porter secours aux victimes, déployant trois hélicoptères.
Des temples bouddhistes, des hôtels et des resorts ont accueilli près d'un millier de personnes qui ont dû évacuer leur domicile, a indiqué le gouvernement.
En Birmanie, les inondations les plus graves ont été signalées autour de Naypyidaw, la nouvelle capitale de la junte, dans les basses terres, tandis que la ville de Taungu est également menacée par les crues.
Les liaisons ferroviaires entre Rangoun et Mandalay sont suspendus en raison d'inondations, selon le Global New Light of Myanmar, journal d'État.
Avant de frapper le Vietnam, le typhon Yagi avait traversé le sud de la Chine et les Philippines la semaine dernière, faisant au moins 24 morts et des dizaines de disparus et blessés.
Selon une étude parue en juillet, les typhons de la région se forment désormais plus près des côtes, s'intensifient plus rapidement et restent plus longtemps au-dessus des terres en raison du changement climatique.
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O.Merendino--PV