Pallade Veneta - Le pape conclut à Singapour le plus long voyage de son pontificat en rassurant sur sa santé

Le pape conclut à Singapour le plus long voyage de son pontificat en rassurant sur sa santé


Le pape conclut à Singapour le plus long voyage de son pontificat en rassurant sur sa santé
Le pape conclut à Singapour le plus long voyage de son pontificat en rassurant sur sa santé / Photo: Tiziana FABI - AFP

Le pape François conclut vendredi à Singapour une éprouvante tournée de 12 jours dans quatre pays d'Asie du Sud-Est et d'Océanie, le plus long et lointain voyage de son pontificat lors duquel il aura rassuré sur son état de santé.

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Dans la matinée, François, 87 ans, rencontrera des personnes âgées et malades puis s'adressera à des jeunes dans le cadre d'une rencontre interreligieuse dans une école catholique de Singapour. Il doit ensuite quitter la cité-Etat en fin de matinée pour rentrer à Rome où il est attendu à 18H25 (16H25 GMT).

A bord de l'avion, le pape donnera sa traditionnelle conférence de presse devant les journalistes de la presse internationale qui l'accompagnent, un exercice auquel il ne s'est plus livré depuis son voyage à Marseille il y a un an.

Un an après une lourde intervention chirurgicale à l'abdomen, cet ambitieux périple de 33.000 km sur deux continents avait nourri les doutes quant à la capacité de Jorge Bergoglio, qui aura 88 ans en décembre, à endurer une telle odyssée.

Mais ni le rythme effréné - 16 discours, jusqu'à huit heures de décalage horaire -, ni la chaleur tropicale, ni les multiples rencontres officielles n'ont semblé gêner le chef de l'Eglise catholique, qui a répondu avec le sourire aux nombreuses sollicitations.

Tout au long de son périple, François a même affiché une étonnante résistance. Avec en point culminant mardi un gigantesque bain de foule à Dili, au Timor occidental, parmi 600.000 personnes exaltées, après une messe de deux heures et demie sous une chaleur moite et étouffante, dans ce pays à 98% catholique.

A plusieurs reprises, il s'est laissé aller à des improvisations, notamment devant les jeunes, le regard vif, réagissant avec intérêt aux témoignages qui lui étaient lus ou rappelant à l'interprète de traduire ses propos.

Son visage est toutefois apparu plus fermé devant les défilés militaires honorifiques, une tradition qui l'a toujours rebuté, et lors de la messe à Singapour jeudi, où le pontife est apparu les traits marqués par la fatigue.

- "Pas fatigué mais heureux" -

Si le pape voyageait avec son médecin personnel et deux infirmiers - le protocole habituel - aucun détail n'a filtré quant à son régime médical, le Vatican cultivant la plus grande discrétion sur cette question jugée confidentielle.

Ce 45e voyage international confirme l'importance des déplacements à l'étranger pour ce pasteur de terrain, qui a toujours préféré les rencontres aux ors du Vatican et pour qui le contact avec la foule reste une vivifiante source d'énergie.

"Dans son esprit, le pape se sent pas fatigué mais heureux. C’est une perspective très différente, aussi très chrétienne, de voir les choses", a confié à l'AFP le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.

"Plutôt que de se concentrer sur la fatigue, il insiste sur la joie qui le nourrit pendant ces visites. Et c’est ce qu’il lui permet d’aller de l’avant", ajoute-t-il.

"S'arrêter ne fait pas partie de son ADN", renchérit une source vaticane. "Pour lui, être pape se vit à 100%, au risque de ne pas s'écouter. Et c'est aussi cet altruisme qui touche les fidèles."

Cette tournée historique, initialement prévue en 2020 mais reportée en raison de la pandémie, aura vu François aborder une myriade de thèmes chers à ses yeux: le dialogue avec l'islam en Indonésie, la lutte contre la pédocriminalité, la protection de l'environnement ou la défense des droits des travailleurs migrants à Singapour.

De la mosquée de Jakarta aux rues bondées de Dili, le pape argentin du "bout du monde" aura rappelé l'importance qu'il accorde au Sud global et aux "périphéries" d'une Eglise mondialisée qu'il souhaiterait plus ouverte.

Symbole de cet état d'esprit, un aller-retour éclair à Vanimo, petite ville reculée aux portes de la jungle de Papouasie-Nouvelle-Guinée - avec l'image forte d'un pape recouvert d'une coiffe traditionnelle tribale aux plumes d'oiseau de paradis.

Dès le 26 septembre, le chef de l’Eglise catholique honorera un nouveau déplacement de quatre jours au Luxembourg et en Belgique, avant d'enchainer sur l'Assemblée générale du Synode sur l'avenir de l'Eglise en octobre.

B.Fortunato--PV