Trump impute la nouvelle tentative d'assassinat le visant aux attaques de Biden et Harris
Donald Trump a directement imputé lundi la tentative d'assassinat présumée le visant aux attaques du président sortant Joe Biden et de son adversaire démocrate, la vice-présidente Kamala Harris.
La campagne se poursuit ainsi sous le signe de la violence, plus de deux mois après une première tentative d'assassinat contre le candidat républicain à l'élection présidentielle du 5 novembre.
Le suspect "adhérait au discours de Biden et Harris, et a agi en conséquence", a déclaré l'ex-président à Fox News, reprenant les accusations qu'il avait déjà formulées après la tentative d'assassinat à laquelle il a échappé le 13 juillet.
"A cause de ce discours de la gauche communiste, les balles sifflent et cela ne va faire qu'empirer", a-t-il ensuite renchéri sur son réseau Truth Social.
"J'ai toujours condamné la violence politique. Je la condamnerai toujours", a réagi le président démocrate, appelant à régler les différends entre Américains "de manière pacifique dans les urnes, pas sous la menace d'un fusil".
Présenté à un juge lundi en Floride (sud-est), Ryan Wesley Routh, un Américain pro-ukrainien de 58 ans que l'AFP avait interviewé en 2022 à Kiev où il s'était rendu en soutien au peuple ukrainien, s'est vu signifier des inculpations de détention illégale d'arme en raison de son casier judiciaire et de possession d'une arme au numéro de série effacé.
Outre ces charges, passibles respectivement de peines maximales de 15 ans et cinq ans de prison, il devrait ultérieurement faire l'objet d'autres poursuites. Sa prochaine comparution, sur son maintien en détention, a été fixée au 23 septembre et sa mise en accusation formelle une semaine plus tard.
Le ministre de la Justice, Merrick Garland, a affirmé que ses services consacreraient "tous les moyens disponibles" à cette enquête.
- Retrouvé grâce à un témoin -
Joe Biden a par ailleurs réclamé lundi "davantage d'aide" pour le Secret Service, la police d'élite chargée de la protection des personnalités politiques de premier plan, qui selon lui a besoin de "plus de personnel", appelant le Congrès à débloquer des moyens supplémentaires.
"La plus grande priorité est d'avoir des réponses pour comprendre comment le président Trump a pu subir plusieurs tentatives d'assassinat", a commenté sur X le patron républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, un proche allié du milliardaire.
Donald Trump "n'est pas le président en exercice. S'il l'était, nous aurions totalement encerclé le golf (où il se trouvait dimanche, ndlr). Mais comme il ne l'est pas, le dispositif de sécurité est limité aux endroits choisis par le Secret Service" qui a "fait exactement ce qu'il devait faire", a expliqué dimanche le shérif du comté de Palm Beach (Floride), Ric Bradshaw.
Le suspect, qui avait rôdé autour du terrain de golf de Donald Trump en Floride, a été appréhendé après avoir été rattrapé grâce à un témoin qui avait identifié sa voiture.
Cette arrestation est intervenue alors que le même jour de nouvelles alertes à la bombe affluaient à Springfield, dans l'Ohio, une petite ville du Midwest au coeur de rumeurs propagées par les républicains contre les immigrés.
- Rumeurs contre les immigrés -
A une cinquantaine de jours du vote, la campagne est d'ores et déjà sans précédent dans l'histoire des Etats-Unis. Elle a été marquée en juillet par la tentative d'assassinat contre Donald Trump, l'abandon de Joe Biden et son remplacement au pied levé comme candidat démocrate par Kamala Harris.
Plusieurs agents du Secret Service ont effectivement "ouvert le feu sur un homme armé" qui se trouvait près du bord du terrain, selon des responsables des forces de l'ordre.
Un fusil à lunette - de type SKS, selon l'acte d'accusation - a été retrouvé, ainsi que deux sacs à dos et du matériel d'enregistrement vidéo.
Mais il n'est pas établi que le suspect ait lui-même ouvert le feu.
Avant même ce dernier épisode, la campagne électorale se déroulait dans une atmosphère politique et sociale extrêmement tendue.
Springfield, dans l'Ohio, est depuis des jours la cible de rumeurs infondées lancées sur les réseaux sociaux selon lesquelles des immigrés haïtiens voleraient des chats, des chiens et d'autres animaux de compagnie pour les manger.
Lundi, l'ancien président se trouve en Floride et sa rivale démocrate rencontre à Washington les dirigeants des Teamsters, le puissant syndicat des transports routiers.
L.Barone--PV