Retour sur le "lieu du crime": Trump en meeting où il avait failli être tué
Donald Trump est de retour samedi sur le "lieu du crime": une petite ville de l'Etat crucial de Pennsylvanie où le 13 juillet un jeune homme avait tiré sur l'ancien président des Etats-Unis qui avait échappé de justesse à la mort.
A un mois de l'élection présidentielle du 5 novembre, la réapparition dans la bourgade de Butler du candidat républicain de 78 ans promet d'être haute en couleurs.
Donald Trump aura à ses côtés son colistier J.D. Vance, l'homme le plus riche du monde Elon Musk, des proches de victimes des tirs -- qui ont fait un mort en plus du tireur Thomas Crooks, 20 ans -- et des forces de l'ordre qui ont protégé M. Trump.
L'homme d'affaires et tribun populiste avait immédiatement saisi la portée et l'impact du choc du 13 juillet: l'oreille en sang, effleurée visiblement par une balle, protégé et évacué par des agents du Secret Service, le septuagénaire était resté debout le poing levé en signe de défi face aux caméras, exhortant ses partisans à "se battre, se battre, se battre".
La scène, immortalisée sous un grand drapeau américain, a fait le tour du monde.
"Butler est devenu un endroit très célèbre, c'est comme un monument dorénavant", a lancé Donald Trump lors d'un récent meeting de campagne à Milwaukee.
- "Balle pour la démocratie" -
D'après son équipe, c'est carrément le lieu où il "a pris une balle pour la démocratie".
Le Secret Service, la police qui protège le président en exercice, ses prédécesseurs et de hauts dignitaires, avait abattu le jeune tireur juché sur le toit d'un bâtiment à quelques centaines de mètres.
Les policiers avaient fait évacuer les lieux qu'ils avaient aussitôt déclarés "scène de crime".
Le Secret Service, dont la cheffe Kimberly Cheatle avait dû démissionner, avait imposé un temps à M. Trump qu'il ne s'exprime cet été que dans des salles couvertes, avant de l'autoriser à nouveau à parler en plein air, mais derrière des vitres blindées.
Le 13 juillet, la campagne électorale --déjà ultra tendue entre à l'époque le candidat et président démocrate sortant Joe Biden et l'ex-président Trump qui veut retourner à la Maison Blanche-- avait basculé dans une autre dimension.
L'homme politique, qui a bouleversé depuis une décennie la démocratie américaine, parle ce jour-là depuis quelques minutes de ses thèmes favoris, immigration et criminalité, quand huit détonations claquent.
On voit alors Donald Trump tourner légèrement la tête, porter la main à son oreille et se baisser.
- "Ils ne t'auront pas" -
Surgissant sur l'estrade, des agents du Secret Service l'entourent et l'évacuent sous la sidération et les cris de la foule.
Un journaliste de l'AFP entend alors un homme crier: "ils ne t'auront pas."
Donald Trump avait plus tard raconté à des partisans qu'il s'était immédiatement enquis du nombre de victimes: un pompier, Corey Comperatore, avait été tué et deux personnes blessées.
Un micro resté ouvert sur la scène avait permis aussi de l'entendre demander au Secret Service de le "laisser ramasser (ses) chaussures".
"Nous serons là-bas samedi. Ca va être un grand évènement, vraiment quelque chose d'important et nous allons rendre hommage à Corey (Comperatore) et aux deux gentlemen grièvement touchés", a promis récemment Donald Trump.
Cette tentative d'assassinat, suivie d'une deuxième en septembre sur le golf en Floride de l'ancien président, a provoqué un choc dans le pays et à l'étranger. Les Etats-Unis sont marqués par une histoire politique violente: le dernier président tué fut John Kennedy en 1963.
Huit jours après la première tentative d'assassinat, le 21 juillet, et à la suite d'un débat calamiteux contre Donald Trump, Joe Biden, très affaibli à 81 ans, avait jeté l'éponge sous la pression de son propre camp démocrate, laissant la place à sa vice-présidente Kamala Harris.
Les deux rivaux se livrent depuis un combat très acrimonieux, à l'image de leur unique débat télévisé en septembre.
Les deux visions drastiquement opposées des candidats montrent qu'à l'approche du scrutin du 5 novembre, la société américaine est à cran.
Les centres électoraux des comtés les plus disputés, cibles il y a quatre ans de vives tensions, se sont mués en forteresses, protégées par des clôtures en fer forgé et des détecteurs de métaux.
I.Saccomanno--PV