Décès du cardinal Sodano, ex-bras droit de Jean Paul II et Benoît XVI
Le cardinal italien Angelo Sodano, numero deux du Vatican sous les pontificats de Jean Paul II et Benoît XVI, est décédé vendredi à 94 ans dans sa région natale du Piémont (nord-ouest), a annoncé samedi le Vatican.
Le pape François a rendu hommage à "cet homme d'Eglise estimé, qui vécut avec générosité son sacerdoce (...) au service du Saint-Siège", dans un télégramme adressé à sa famille et publié par le Vatican. Ses obsèques auront lieu mardi à la basilique Saint-Pierre en présence du pape.
Jean Paul II en avait fait son numéro deux en le nommant secrétaire d'Etat en 1991 après l'avoir fait cardinal. A ce titre, il a accompagné le pape lors d'une cinquantaines de voyages à l'étranger.
Benoît XVI, aussitôt après son élection en 2005, l'avait confirmé à son poste, où il était resté jusqu'en septembre 2006. Le cardinal Sodano a donc été numéro deux du vatican pendant presque 15 ans.
En 2005, il était aussi devenu doyen du collège des cardinaux, qu'il dirigeait donc au moment de la démission de Benoît XVI en février 2013. Mais âgé de plus de 80 ans et ayant donc perdu sa qualité de cardinal électeur, il n'avait pu participer au conclave chargé d'élire le nouveau pape.
Né le 23 novembre 1927, il est le deuxième de six enfants dans une famille rurale du Piémont. Diplômé à Rome en théologie et en droit canonique, il s'était d'abord lancé dans la carrière diplomatique, occupant plusieurs postes notamment en Amérique du Sud.
En 1977, il est nommé par Paul VI nonce apostolique au Chili, où il prône une attitude accommodante avec le régime militaire du dictateur Augusto Pinochet.
Rentré à Rome en 1988, il devient le bras droit du cardinal secrétaire d'État Agostino Casaroli et est nommé en 1989 secrétaire pour les relations avec les États, un poste équivalent à celui de ministre des Affaires étrangères.
Le cardinal Sodano a été au centre de plusieurs polémiques. Il est notamment l'un des personnages centraux du livre "Sodoma: Enquête au cœur du Vatican" de Frédéric Martel, dans lequel le journaliste français dénonce son train de vie à Rome et ses liens avec Pinochet quand il était nonce au Chili.
Enfin, selon l'hebdomadaire National Catholic Reporter, Angelo Sodano aurait protégé le fondateur des Légionnaires du Christ, Marcial Maciel Degollado, qui a vécu pendant de nombreuses années avec une femme avec laquelle il avait eu un enfant. Marcial Maciel est aussi soupçonné d'agressions sexuelles sur des enfants et des séminaristes.
O.Pileggi--PV