La vague de chaleur progresse en France, avant la barre des 40°C
Des températures comprises entre 30 et 35°C sur toute la moitié sud du pays, la vague de chaleur arrivée d'Espagne a progressé mercredi, mais le pire est à venir avec un mercure qui devrait encore s'affoler en franchissant la barre des 40°C localement vendredi.
Signe de cette aggravation, Météo-France a activé l'alerte orange "canicule" pour 23 départements d'un grand quart sud-ouest, de l'Anjou aux Pyrénées, sans compter un îlot de chaleur en Drôme/Ardèche, selon le dernier point de Météo-France.
Dans le sillage de la masse d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne, les maximales oscillaient à 15H00 entre 30 et 35°C sur le sud du pays, selon Météo-France. Et ce n'est que le début.
"A partir de vendredi, on a un affolement du mercure avec 40°C régulièrement atteint sur le Sud-Ouest et possible jusqu’à la Loire, comme en vallée du Rhône", prévient Olivier Proust, prévisionniste à Météo-France.
"Samedi s'annonce comme le pic de la vague de la chaleur, avec des 35 à 39°C assez généralisés sur une bonne partie du territoire, de la Garonne jusqu'au nord-est en passant par la vallée du Rhône, la région parisienne, le Centre Val-de-Loire", a insisté Tristan Amm, un autre prévisionniste à Météo-France.
Météo-France avait estimé mardi que seuls quelques départements pourraient être placés en vigilance orange, mais "cela a été revu à la hausse, on est parti sur un scénario plus pessimiste qui induit des températures plus chaudes que ce qu'on prévoyait hier (mardi)", a-t-il précisé à l'AFP.
Attribuées au réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient dans le monde, y compris en France où cet épisode est d'une précocité inédite, la plus précoce, devant celles de 2017 et 2005 qui avaient commencé le 18 juin.
Cette vague de chaleur "a un effet aggravant sur la sécheresse des sols" après un printemps et un hiver particulièrement secs et accentue "le risque de feu de forêt", met en garde M. Proust.
Dans le Sud-Est, le département du Vaucluse a été placé en alerte pollution à l’ozone – une pollution issue de la transformation chimique d’autres polluants dans l’air ambiant, sous l’effet du rayonnement solaire -et les Bouches-du-Rhône le seront jeudi.
- "C'est devenu invivable!" -
Dans ce contexte étouffant, plus de 500.000 lycéens de terminale ont planché pendant quatre heures sur l'épreuve redoutée de philo, munis d'eau en quantité, en bouteilles et brumisateurs, comme au lycée général Victor-Louis de Talence, en banlieue de Bordeaux, où les salles d'examen ont été aménagées "sur la face nord", cachée du soleil brûlant.
Ici le personnel a "fait très attention à choisir les plus fraîches et à aérer depuis 5H30 ce (mercredi) matin", relève Anne Bisagni-Faure, rectrice de l’Académie de Bordeaux.
Dans sa résidence universitaire de Toulouse, Gabriel, 19 ans, trouve lui déjà l'atmosphère "insupportable". "Je ne peux même pas ouvrir la seule fenêtre de mon logement de 20 m2 parce qu'elle donne sur un jardin où il y a énormément d’insectes. Et l’aération de la salle de bain ne marche plus depuis trois jours".
Même inconfort pour Louis Layrac, 23 ans, apprenti en maintenance industrielle dans la ville rose. "Avec la blouse, les chaussures de sécurité, ça devient invivable", assure-t-il.
C'est tout le contraire pour Chadi, 55 ans qui travaille dans l'agriculture ou le bâtiment selon les opportunités et qui se dit "très content". "Je suis Algérien et j’ai fait mon service militaire dans le Sahara. Il faisait 60°", raconte-t-il.
Face à des températures qui mettent les corps à rude épreuve, certaines entreprises s'adaptent en modulant les horaires, notamment dans le BTP, explique Emmanuel Corbi, sur un chantier à Toulouse.
"Nos infrastructures souffrent parce qu’on a des phénomènes de dilatation qui sont liés à la température tant dans le rail que dans la caténaire" indique de son côté Thierry Rose, dirigeant territorial des infrastructures SNCF à la gare de Bordeaux St-Jean, où 51,7°C ont été relevés au niveau des rails dans la journée.
De leur côté, les collectivités multiplient les mesures pour soulager les riverains. A Bordeaux, des brumisateurs vont être installés "dans des places de la ville qui sont des fours, indique l’adjointe à la santé et aux seniors de la mairie EELV, Sylvie Justome.
A Lyon comme à Bordeaux, deux municipalités écologistes, on a étendu les horaires d’ouverture des parcs et jardins. Dans le Tarn, le maire du village de Saint-Benoît-de-Carmaux a décidé de fermer l'école communale jeudi et vendredi, tout en assurant un service de garderie.
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L.Bufalini--PV