Dans le Gard, un feu qui va durer "plusieurs jours", ravage des hectares de forêt
L'incendie qui a déjà ravagé 630 hectares de forêt depuis jeudi dans le nord du Gard va durer "plusieurs jours", attisé par un vent très fort, "ennemi absolu" des pompiers, qui redoutent d'autres départs de feu dans une région aux conditions météo extrêmes.
"Ce feu n'est pas réglé du tout, on a des lisières non traitées car inaccessibles qui progressent librement, donc on y va mètre après mètre, c'est un travail de longue haleine", a décrit à l'AFP le lieutenant-colonel Éric Agrinier.
Plus de 900 pompiers, venus d'autres départements pour certains, sont attendus pour lutter pied à pied contre ce "méga-feu", selon le terme employé par les secours, et les largages aériens ont repris dès l'aube.
Pendant la nuit le feu a "un peu ralenti", selon Éric Agrinier, et la situation s'est améliorée sur les villages de Bordezac, d'où est parti l'incendie jeudi, et Bessèges, "tous deux fortement menacés jeudi".
Malgré la violence des flammes qui ont brûlé des centaines d'hectares en quelques heures seulement, "seul un garage a été endommagé, et un mazet (NDLR: petite construction rurale)", s'est félicité M. Agrinier.
Mais le vent fort qui continuait à souffler vendredi, avec des rafales annoncées de 60 à 80 km/h, inquiétait les pompiers: "C'est notre ennemi absolu, car on a d'autres départs de feu, cette nuit ça a pris à la sortie de Nîmes, en bordure de l'A9".
Tout le Sud-Est de la France est à haut risque du fait de conditions météo très défavorables. Sur Twitter, la direction générale de la sécurité civile a ainsi recommandé une grande prudence jusqu'à dimanche "en raison d'un très fort danger d'incendies en zone méditerranéenne".
- 100 personnes évacuées -
Jeudi soir, le hameau de Bordezac a été sauvé "in extremis" par les pompiers, selon Jean Rampon, le sous-préfet d'Alès. Au milieu de la nuit, une centaine de personnes, dont la majorité des habitants de ce village, avaient dû évacuer leurs maisons et gagner des hébergements de fortune, au restaurant d'Aujac par exemple, une commune voisine.
"Je suis en train de caser les gens dans des chambres et tous les gîtes ont fait de même", avait confirmé Régine Marchand, sa gérante, dans la soirée à l'AFP: "On leur fait des pâtes, les gens sont partis vite, sans rien, mais ils gardent le moral, il y a une bonne ambiance".
Outre Bessèges et Bordezac, le petit village de Gagnières a été aussi fortement inquiété jeudi. Auprès de la ministre aux Collectivités territoriales, venue à Bessèges vers minuit, son maire, Olivier Martin, a d'ailleurs tenu à souligner l'action de pompiers qui, rentrant d'une mission, se sont retrouvés les premiers sur le feu, .
"Ils ont allumé un contre-feu", sauvant selon lui "beaucoup de maisons. Je pense que le village de Gagnières a été sauvé grâce à ces quatre soldats du feu", a expliqué le maire à Mme Caroline Cayeux, en soulignant l'importance de "conserver des casernes" de pompiers de proximité.
Dans la nuit, les habitants de ce village avaient été appelés à rester confinés chez eux.
Selon un dernier bilan des pompiers du Gard vendredi matin, 13 sapeurs-pompiers ont été blessés légèrement. Quant à la circulation, elle était toujours interdite dans le secteur de Bessèges, et les routes coupées.
Dans le département voisin des Bouches-du-Rhône, les pompiers avaient eux lutté contre 35 feux jeudi, beaucoup en zone périurbaine.
A Arles, quatre maisons ont été détruites par les flammes. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un autre incendie s'est déclaré à Saint-Mitre-les-Remparts, où 80 hectares de broussailles sont partis en fumée. Jusqu'à 250 pompiers ont été mobilisés sur cet incendie, fixé au petit matin selon le compte Twitter des pompiers.
F.M.Ferrentino--PV