L'ONU demande la libération d'une Saoudienne condamnée pour des tweets
L'ONU a demandé vendredi la libération immédiate et sans condition d'une étudiante saoudienne condamnée à 34 ans de prison pour des tweets critiques du gouvernement, se disant "consternée" par cette condamnation.
"Nous sommes consternés par la condamnation de la doctorante saoudienne Salma al-Chehab (...) en lien avec une série de tweets et retweets sur des questions politiques et de droits humains en Arabie saoudite", a indiqué une porte-parole du bureau des droits de l'Homme de l'ONU, Liz Throssell.
"Elle n'aurait jamais dû être arrêtée et inculpée pour un tel comportement", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Une cour d'appel saoudienne a condamné Salma al-Chehab à une peine de 34 ans de prison, assortie d'une interdiction de quitter son pays pour une durée similaire après sa sortie de détention, selon un jugement rendu le 9 août et dont l'AFP a pu consulter une copie cette semaine.
Le tribunal saoudien l'a condamnée pour avoir "fourni de l'aide", via ses tweets, à des opposants politiques qui cherchent à "troubler l'ordre public", selon le document judiciaire.
"Nous exhortons les autorités saoudiennes à annuler sa condamnation et à la libérer immédiatement et sans condition", a indiqué Mme Throssell.
S'inquiétant de cette "condamnation d'une durée extraordinairement longue", la porte-parole s'est inquiétée des effets "dissuasifs" qu'elle pouvait avoir sur "les détracteurs du gouvernement et sur la société civile en général".
Cette condamnation, a-t-elle relevé, "constitue un nouvel exemple de l'utilisation par les autorités saoudiennes des lois antiterroristes et anticybercriminelles du pays pour cibler les défenseurs des droits humains et les personnes qui expriment des opinions dissidentes, les intimider et exercer des représailles contre eux".
Outre la libération de Mme al-Chehab, le bureau des droits de l'Homme de l'ONU demande aux autorités saoudiennes de réexaminer toutes les condamnations relatives à la liberté d'expression des défenseurs des droits humains. Cela inclut, indique le communiqué, "les femmes qui ont été emprisonnées après avoir légitimement demandé des réformes des politiques discriminatoires, ainsi que des chefs religieux et des journalistes".
U.Paccione--PV