Le dernier suspect des attaques au Canada est mort après son arrestation
Le dernier suspect des attaques qui ont fait dix morts et 18 blessés dimanche dans le centre du Canada est décédé après son arrestation ayant mis fin à trois jours de traque, selon des médias.
S'appuyant sur des sources policières anonymes, plusieurs journaux et télévisions, dont la radio-télévision publique canadienne CBC, ont annoncé que l'homme de 32 ans était décédé, sans donner de détails sur les circonstances de sa mort.
La police doit donner une conférence de presse à 19H30 (01H30 GMT) pour revenir sur ces attaques.
En fin d'après-midi, la police avait annoncé son arrestation sur les réseaux sociaux : "Myles Sanderson a été localisé et placé en garde à vue près de Rosthern, en Saskatchewan, vers 15H30" (21H30 GMT).
"Il n'y a plus de risque pour la sécurité publique lié à cette enquête", a-t-elle ajouté en profitant pour remercier les habitants qui ont fourni des "renseignements pertinents".
En fin de journée, plus d'une dizaine de voitures de police étaient toujours sur les lieux de l'interpellation de Myles Sanderson, entourant un pick-up arrêté dans le fossé au sud de Rosthern, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.
Le suspect, qui était toujours armé d'un couteau, a été repéré après avoir volé une voiture, dans une zone située à une centaine de kilomètres des lieux du crime.
Les forces de l'ordre traquaient depuis dimanche cet homme de 32 ans, suspecté d'être responsable, avec son frère Damien, de l'une des attaques les plus meurtrières ces dernières années dans le pays.
Connu des services de police et de la justice pour de multiples faits de violence et des vols, Myles Sanderson était déjà recherché depuis mai dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire.
Lundi, le corps de Damien Sanderson a été retrouvé, lardé de plusieurs coups de couteau à proximité des lieux des crimes. Les circonstances de sa mort restent à éclaircir, mais il pourrait avoir été tué par son frère, selon la police.
"Comme nous ne savons pas où il se trouve, nous demandons à la population de prendre les précautions nécessaires", avait répété inlassablement la police, qui avait étendu la zone de recherche à toute la province de la Saskatchewan, vaste territoire rural fait d'immenses prairies.
- "Cauchemar" -
Mercredi, les autorités ont révélé l'identité des personnes tuées, dont neuf sur 10 sont issues de la communauté autochtone de James Smith Cree Nation, et le dernier du village voisin de Weldon.
Il s'agit d'hommes et de femmes âgés de 23 à 78 ans. Et parmi les blessés, il y a un "jeune adolescent" et dix-sept adultes, a ajouté la police fédérale.
Avant que ne soit annoncée l'arrestation du suspect, et pour la première fois depuis dimanche, certaines familles ont pris la parole publiquement pour raconter leur "cauchemar".
"C'est un moment difficile pour nos familles", a confié Mark Arcand à la presse, évoquant des "actes horribles et insensés". Sa sœur Bonnie Burns, 48 ans, et son neveu Grégory Burns, 28 ans, figurent parmi les victimes.
"Bonnie faisait toujours passer les autres avant elle", a-t-il raconté, très ému. "Elle faisait tout son possible pour subvenir aux besoins de sa famille. Sa maison était remplie d'amour et d'attention".
M. Arcand s'est aussi interrogé sur le déroulé des attaques. "Comment cela est-il arrivé? Pourquoi est-ce arrivé? Nous ne savons pas vraiment ce qui s'est passé. Nous n'avons pas de réponses".
Jusqu'ici, les proches avaient choisi de s'exprimer presque uniquement sur les réseaux sociaux, demandant aux médias de rester à l'écart de leur communauté de 3.400 personnes.
Dans un message, Dillon Burns a raconté que sa mère Gloria était morte "en protégeant un jeune homme alors qu'il était attaqué", ajoutant qu'"elle aurait fait la même chose pour chacun d'entre nous... (même) pour l'homme qui lui a ôté la vie".
D'après la police, certaines victimes ont été ciblées quand d'autres ont été frappées au hasard.
Au Canada, les autochtones représentent environ 5% des 38 millions d'habitants, et vivent dans des communautés souvent ravagées par le chômage et la pauvreté. Ils sont aussi plus souvent victimes d'homicides.
Dix patients étaient toujours hospitalisés et trois restaient dans un état critique, selon les autorités sanitaires.
Ces dernières années, le Canada a vécu une succession d'événements d'une violence rare pour le pays.
En avril 2020, un tireur s'étant fait passer pour un policier avait tué 22 personnes en Nouvelle-Ecosse. En janvier 2017, six personnes avaient péri et cinq avaient été blessées dans des attaques contre une mosquée de Québec.
Z.Ottaviano--PV