Début du nouveau procès d'Harvey Weinstein à Los Angeles
Le nouveau procès pour viols et agressions sexuelles de Harvey Weinstein, l'ex-magnat déchu d'Hollywood, s’est ouvert lundi à Los Angeles avec la sélection des jurés.
Âgé de 70 ans, le producteur de "Pulp Fiction" a déjà été condamné à New York, où il purge depuis 2020 une peine de 23 ans de prison pour agressions sexuelles et viol.
Ce nouveau procès coïncide presque jour pour jour avec le cinquième anniversaire du mouvement #MeToo, déclenché par les révélations sur son comportement de prédateur sexuel.
A Los Angeles, il fait face à onze chefs d’accusation pour des faits présumés commis sur cinq femmes dans des hôtels de Beverly Hills et de Los Angeles entre 2004 et 2013.
S'il est reconnu coupable, Harvey Weinstein - qui a plaidé non coupable pour tous les chefs d'accusation - pourrait être condamné à plus de 100 années supplémentaires derrière les barreaux.
Une foule de journalistes était réunie lundi devant un tribunal du centre-ville de Los Angeles où l'ancien producteur star d’Hollywood doit comparaître pendant les deux prochains mois.
- Un "piège" -
Sa condamnation en mars 2020 à New York, suivie d'une mise sous écrou immédiate et dont l'appel a été rejeté, avait constitué une victoire majeure du mouvement #MeToo.
Au total, près de 90 femmes dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Rosanna Arquette ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d'agressions sexuelles, ou de viols. Mais le délai de prescription a été dépassé dans nombre de ces affaires, dont certaines remontent à 1977.
L'ex-producteur est également inculpé au Royaume-Uni pour des agressions sexuelles qui remonteraient à 1996.
Parmi les cinq accusatrices - qui apparaitront toutes à Los Angeles sous le pseudonyme de "Jane Doe" - figure Jennifer Siebel Newsom, épouse du gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom, selon le Los Angeles Times.
"Comme beaucoup d'autres femmes, ma cliente a été agressée sexuellement par Harvey Weinstein lors d'une prétendue réunion d'affaires qui s'est révélée être un piège", a déclaré son avocate Elizabeth Fegan au journal.
"Elle entend témoigner pendant son procès afin d'obtenir une certaine forme de justice pour les victimes et améliorer la condition des femmes", a-t-elle ajouté. Siebel Newsom, productrice de cinéma, avait déjà écrit sur le comportement de M. Weinstein dans un essai publié en 2017, mais n'a pas donné de détails sur les agressions présumées.
- Allégations -
Selon l’avocat de M. Weinstein, Mark Werksman, cité par le Los Angeles Times, des personnalités connues, vues "dans des films, dans des publicités", témoigneront pendant le procès.
L'ancien producteur a toujours assuré que toutes ses accusatrices étaient consentantes.
Les allégations ne sont "pas prouvées, pas crédibles et non fondées", avait déclaré Mark Werksman en juillet 2021 à la presse, plaidant qu'il n'existait aucune preuve médico-légale ou de témoin crédible pour les étayer.
Le nouveau procès de M. Weinstein coïncide également avec la première du film "She Said", qui sera présenté la semaine prochaine au New York Film Festival et retrace l'enquête des deux journalistes du New York Times sur l'emprise et les méfaits du tout puissant producteur.
Avant sa chute, son influence sur Hollywood était immense. Au fil des années, les films produits par M. Weinstein, comme "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino, ont reçu plus de 300 nominations aux Oscars et 81 statuettes.
R.Zarlengo--PV