Pallade Veneta - Royaume-Uni: l'horreur, au procès d'une infirmière accusée d'avoir tué sept nouveau-nés

Royaume-Uni: l'horreur, au procès d'une infirmière accusée d'avoir tué sept nouveau-nés


Royaume-Uni: l'horreur, au procès d'une infirmière accusée d'avoir tué sept nouveau-nés
Royaume-Uni: l'horreur, au procès d'une infirmière accusée d'avoir tué sept nouveau-nés / Photo: Lindsey Parnaby - AFP/Archives

L'horreur a continué mardi au procès d'une infirmière britannique accusée d'avoir tué sept nouveau-nés et d'avoir tenté d'en tuer 10 autres, le procureur racontant en détail les souffrances infligées aux bébés, souvent des prématurés.

Taille du texte:

Lucy Letby, 32 ans, qui travaillait dans le service de néonatalogie de l'hôpital Countess of Chester (nord-ouest de l'Angleterre), et comparaît à Manchester, a nié les meurtres de cinq petits garçons et deux petites filles et les 10 tentatives de meurtre entre juin 2015 et juin 2016.

Au deuxième jour du procès mardi, le procureur Nick Johnson a raconté comment deux bébés avaient été tués à six jours d'intervalle.

Le premier, identifié comme "bébé C", un prématuré de 5 jours qui pesait 800 grammes à la naissance mais dont l'état de santé était jugé satisfaisant, était mort le 15 juin 2015 après une injection d'air dans l'estomac, par une sonde nasogastrique, qui l'avait empêché de respirer et provoqué un arrêt cardiaque.

Lucy Letby était de garde de nuit, et la seule dans la pièce où "bébé C" avait soudainement fait un malaise.

Six jours plus tôt, "bébé A" était mort, après une injection d'air dans le sang. L'infirmière "était la seule" soignante qui travaillait à la fois quand "bébé C" et "bébé A" sont morts, et aussi lorsque la soeur jumelle de "bébé A", a fait un malaise, après avoir aussi subi une injection d'air dans le sang. La petite fille avait pu être sauvée.

"Ce que nous allons voir, c'est que la méthode pour attaquer les bébés dans l'unité néonatale commençait à se développer", a déclaré le procureur.

"Elle avait injecté de l'air dans le sang des jumeaux A et B, et varié son approche en injectant de l'air à bébé C par la sonde nasogastrique."

Au deuxième jour du procès prévu pour durer six mois, il a raconté que Lucy Letby avait recherché sur Facebook des informations sur la famille de "bébé C" quelques heures après sa mort. C'était "l'une des premières choses qu'elle a fait quand elle s'est réveillée", a-t-il affirmé.

Une troisième victime, "bébé D" était morte le 22 juin, quelques heures après sa naissance par césarienne, dans les bras de son père, là aussi par injection d'air dans le sang. La petite fille avait fait trois malaises durant la nuit, le dernier fatal. "Tragiquement, sa malchance était que Lucy Letby travaillait cette nuit là dans l'unité néonatale", a déclaré le procureur.

Après cette mort, l'infirmière avait envoyé "de nombreux messages" à des amis pour expliquer que les décès et malaises des nouveau-nés pouvaient s'expliquer par des causes naturelles.

- Notes frauduleuses -

Un autre jumeau, "bébé E" mourra aussi d'une injection d'air dans le sang le 3 août 2015, selon le procureur. Le lendemain, l'infirmière avait rédigé des "notes frauduleuses (...) destinées à se couvrir". Là encore elle cherchera des informations sur les parents de sa petite victime sur les réseaux sociaux.

Au lendemain de la mort de "bébé E", l'accusée tentera aussi d'empoisonner son jumeau avec de l'insuline, ajoutée à la poche de fluides qui le nourrissait. Il sera sauvé.

Le procureur a aussi raconté à l'adresse des jurés comment l'infirmière avait tenté à trois reprises en septembre de tuer une petite fille prématurée, qui pesait 510 grammes à la naissance mais venait de passer le cap des 100 jours. Elle lui avait donné une dose excessive de lait par sonde en plus d'une injection d'air. Le bébé a survécu, "sévèrement handicapée".

Lundi, il avait expliqué que le service néonatal de l'hôpital avait observé une hausse "significative" du taux de mortalité et du nombre de pertes de conscience de nourrissons à partir de janvier 2015 et pendant 18 mois.

"Il y avait une empoisonneuse dans le service de l'hôpital de Chester", avait-il affirmé.

Des consultants en pédiatrie s'étaient inquiétés de cette augmentation des décès, et avaient "remarqué que les décès ou les évanouissements avaient un dénominateur commun (...) "la présence d'une infirmière (...) Lucy Letby", avait expliqué le procureur, soulignant que les décès avaient pour beaucoup eu lieu la nuit, quand elle était de garde.

"Quand Lucy Letby est passée à des horaires de jour, les évanouissements et décès sont passés à des horaires de jour", avait-il ajouté.

Arrêtée puis inculpée en novembre 2020, après avoir été interrogée deux fois en 2018 et 2019, Lucy Letby doit répondre de 22 chefs d'accusation au total car accusée d'avoir tenté de tuer certains nourrissons à plusieurs reprises.

A.Fallone--PV